A. Sogny / M. Prieur : faux marchand de bois
J’ai déroulé les parties de cette compétition. J’en ai retenu une parce qu’elle est spécialement intéressante en termes pédagogiques malgré le très grand nombre d’erreurs et d’approximations qui dénaturent un peu la partie à compter de sa moitié. L’intérêt de cette partie vient de ce que M. Prieur met en musique le thème du faux marchand de bois dont il n’exploite pas tous les avantages.
En effet, à partir du 36e temps, que d’erreur, approximations coups inutiles (comme le 36. .... 17-22) que de destructions…
On sait qu’il s’agit d’un thème qui, à bien des égards, comporte une force d’immobilisation comparable à celle du marchand de bois. Par certains côtés aussi, mais de manière nettement moindre, il s’agit aussi d’un style complexe et engagé. Ce style a deux faces puisque les auteurs le présentent souvent comme un style souple qui permet au joueur méfiant de refuser toute partie qui ne lui convient pas.
Pour ma part, après la très belle partie Luc Crevat / J.-Cl. Saramito (ligue Capa 2006, 2e éd), j’avais retravaillé les éléments théoriques des parties à marchand de bois et à faux marchand de bois dans les variantes offensives.
Voic la position au 36e temps, trait aux noirs après le 36. 45-40 des blancs.
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D’accord, les habitués de ce style voient tout de suite la combinaison thématique gagnante des noirs. Mais ce n’est pas d’elle que je voudrais parler.
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Je souhaite que, par faveur, on oublie la combi. Que jouer dans ce cas ?
A vrai dire, la bonne question devrait être : quel devrait être le but des noirs dans cette position ?
D’abord, c’est une position avantageuse. Pas forcément gagnante, mais avantageuse. Il existe un double avantage ici.
Le premier avanatge est la menace combinatoire par temps de repos dans l’hypothèse où les blancs voudraient jouer 40-34 puis 34-30 et 30-24. Pour cela, il faut envisager la montée du pion 8 en 13 puis en 19 et essayer d’occuper la case 27. On voit comment sur une l’attaque majoritaire avec temps de repos décrite plus haut le pion 27 pourrait coller en 32 pour provoquer une dame.
Et si les blancs temporisent ou jouent autrement que 40-34 puis 34-30 et 30-24 ?
Alors, ils seraient menacés d’enchaînement.
En laissant de côté la combi, voici ce que pourrait être le schéma
36. 45-40 08-13
37. 40-34 13-19
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Voici désormais la position d’hypothèse
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On voit ici que les blancs n’ont pas intérêt à jouer 34-30 et 30-24 à cause de la menace qu’introduirait 21-27 suivi 27-32… Et en cas de tentative de "se secouer", les blancs perdraient leur colonne de pionnage constitué des pions 29,33,38,42
Du coup, l’enchaînement est inévitable. Même si le gain n’est pas garanti, cele peut provoquer une belle panique chez l’adversaire avec mille chances d’erreurs !
Le mot du président