Cannes 2008, Faits saillants R. 6,7,8
Cannes 2008
Faits marquants des trois dernières rondes : potins et parties
LES POTINS D’ABORD
Le fait central est la défaite de Ndjofang contre Valneris. A la surprise générale, Ndjofang a joué une partie très ambitieuse et complexe, à savoir le thème fortement déconseillé du double pion taquin . Sa position en tête aurait dû le conduire à jouer une partie plus réservée ou du moins plus traditionnelle. Mais il a expliqué qu’une remise ne faisait pas tellement son affaire puisque Baliakine se tenanit en embuscade. Or, il désirait jouer avec panache sans compter sur le départage… La réplique de Valnéris vaut le détour : temporisation sur temporisation ! et il finit par prendre l’un des pions taquins sans compensation.
Une vedette de ces jours a été Mostovoy…. D’abord il gagne une belle et délicate partie contre moi ; mais, surtout, il assure dans une partie magnifique une remise contre Valnéris dont Wiersma dit qu’il y avait probablement le gain. D’ailleurs, il va peut-être la mentionner dans sa chronique. Du coup, Mostovoy marche en bombant le torse !
Une autre vedette est Machtelinck. On a d’abord à l’esprit son très beau gain contre Venckus (même si elles ne sont que remise, regardez les parties de Venckus contre Fiol ou Clément et vous capprécierez). Il a ensuite découragé Parvilliers ; Tillemans qui a réussi une remise très chanceuse contre lui ce jour est devenu un fan … Mais c’est surtout à l’analyse qu’il a étonné le très fort Smaidris ! Du coup, on se demandait contre qui il va jouer à la 9e ronde. C'est contre Clément !
Une vedette, goudronnée cette fois-ci, c’est Djib. Celui-ci avait annoncé qu’il chercherait deux points contre Tansykusshina. Ndjofang lui avait dit que les paris n’étaient pas de son côté et qu’une remise serait déjà très bien. Peine perdue, Djib s’est engagé dans une partie dure et irrationnelle. La championne du Monde, sérieusement excédée par sa défaite contre Arendo, lui a infligé une punition terrible et les camerounais présents ne loupent plus une occasion de se moquer de lui. Du coup, Djib en est prostré et écœuré puisqu’il sait que tout le Cameroun damiste va se montrer goguenard, les camerounais présents faisant déjà jouer le téléphone ou le net ! Breçot qui a réussi une remise dans une partie difficile et très belle (suivie de près par Wiersma) contre Tansykkushina reçoit du coup des félicitations, par contraste !
Ensuite, on a remarqué le redressement de Guibert. Après un début de tournoi calamiteux, il s’est brusquement remis à jouer à son niveau, tant dan la manière que dans les résultats. Il attendait sans doute un signal… Il a réussi des gains au cordeau, par exemple dans sa partie contre Arendo. Sa remise de ce jour contre le camerounais Baya a provoqué un sentiment de frustration chez ce dernier qui pensait pouvoir transformer son léger avantage en gain ; c’était mal connaître la lucidité de Guibert quand il est dans un beau jour.
LES PARTIES
Ces trois dernières rondes, cinq ou six parties valent spécialement le détour.
Bien sûr, il faut voir la partie Mostovoy / Valnéris (1/1). Il faut ensuite déguster la partie Mbongo/Baliakine (1/1) ; on y assiste à un retournement extraodinaire qui met Baliakine en danger et lui impose de chercher la remise. Je recommande aussi la partie Guibert / Arendo, au-delà de deux approximations sérieuses d’Arendo, il faut reconnaître que Guibert fait tout pour l’emporter, patiemment. Oui, regardez aussi la partie Machtelinck / Venckus, je suis sûr que vous poserez sans cesse la question et pourquoi ceci, et pourquoi cela ! A la fin, Kevin gagne parce qu’il est bourré d’imagination et aussi parce qu’il avait épuisé son adversaire à force de finesses et de menaces !
La plus belle fin de partie, pour ces trois derniers jours, c’est probablement la fin de partie Ndofang / Mbongo. A tort, j’estimais d’abord qu’il s’agissait d’un gain peu convaincant. Mais il faut rendre grâce au GMI camerounais.
Regardez ! Après coup, cela paraît simple. Dites-vous aussi que les joueurs sont l’un à moins de 2mn Fischer, l’autre à moins de 4 mn Fischer.

Trait aux noirs
Les noirs jouent 21-26 qui est un choix tentant dans la perspective de la dame.
32-27 !
Or pour une possibilité (pénible) de remise, il fallait pionner 21-27X27 ! En effet, après 21-26 des noirs, les blancs jouent 32-27 ! Il n'est plus possible de passer en dame pour le moment à cause de la finesse 33-29 !
La temporisation par 13-19 appelle aussitôt une réaction décourageante :
50. 38-32 12-18
51. 28-22 26-31
52. 37-26 ! (sur 36-41 tjrs suit 33-29)
52. ….. 18-23
53. 22-17 36-41
54. 17-12
Du coup, cela a l’air si facile !
D’autres parties sont intéressantes et/ou spectaculaires. On aura l’occasion de les signaler dans les chroniques techniques après la saisie des parties.
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