RUSSIE 2008/ les parties

Par Jacques PERMAL – le 03/05/08 à 12h43Informations

http://www.fmsr.ru/2008/cr08m.htm

Le championnat est en cours. Les parties des neuf premières rondes sont mises en ligne. A voir la fameuse partie de la R9 entre A. GEORGIEV et A. GUETMANSKI.

Cliquer à gauche sur les numéros des rondes.

Réponses (2)

Par faustek – le 03/05/08 à 13h42

A deux rondes de la fin, Scharzman mène d'un point dans une compétition qui, malgré l'absence de Tchizov est très relevée.

Je regrette seulement de relever un nombre très élevé de remises de complaisance.

Pour le reste, certains parties sont d'une technicité exemplaire. Et il y en a de très belle. J'en ai relevé quelques une qui possède l'une et/ou l'autre de ces qualités à mes yeux.






1°) Schwarzman / Kolezov (2/0), R. 2.


Surprenant de tomber dans un piège de ce type à ce niveau ! Mais en réalité, la tentation d’attaquer des pièces si alléchantes fait parfois perdre toute lucidité. C’est arrivé aussi à Schwarzman face à des adversaires de qualité comme Samb !

Trait aux blancs


18-23 ?
Boooooum !

Il reste qu’en dehors même de la combinaison, il s’agissait d’une très belle partie.





2°) Fedin / Guetmanski, Russie 2004, R 4 (1/1)


Au oontraire de Georgiev et de Schwarzman qui ont décidé d’effectuer une remise de complaisance sans même faire semblant, la partie entre Fedin et Guetmanslki est très belle malgré le résultat nul.

C’est une partie avec plusieurs phases atypiques.

A voir et à déguster lentement.






3°) Shaybakov/ Bochkarev, R. 5, (1/1)



Une très belle partie encore, pas très engagée, certes, mais si complexe et surprenante. Une partie dans laquelle il y a quatre gambits complexes mérite attention de toute façon !





4°) Bonadikov/Georgiev (0/2), R. 5

Georgiev est réellement très fort. Il est spécialement fort quand il possède une ou deux dames. Sur ce thème, c’est probablement le meilleur du monde. Mais pour les parties Weiss et leurs variantes, il est carrément magique.

Dans cette partie, il administre à Bonadikov une démonstration qui vaut le détour.

Il faut se rendre au 33e temps de la partie pour bien comprendre la profondeur du jeu de Georgiev sur ce thème ingrat.


Trait aux noirs


Ok, il n’y a pas de danger proche ; il n’y même pas d’enjeu décisif. Mais la vrai difficulté de ce type de partie ouvertes avec forte possibilités de fermeture est de prendre une décision. Entendons-nous, on ne parle pas de une bonne ou une mauvaise décision, mais de vrai décision structurelle. En d’autres termes, il faut être capable d’effectuer un choix qui implique des suites cohérentes, c’est-à-dire savoir où l’on va !

La difficulté est réelle car il n’y pas de repère. Ici, les bibliothèques et les modèles sont d’une aide limitée. La souplesse infinie des deux camps rend la notion de calcul sans objet. Ici, c’est la stratégie qui est le maître-mot.

Dans cette position, la majorité des joueurs, même de très haut niveau réfléchirait surtout sur les modalités d’occupation de la cas 23. Le jeu en serait amplement appauvri, mais selon les tempos, il peut y avoir un avantage (peu décisif en général) ou non en poussant vers une woldouby. La difficulté ici est que l’extrême souplesse ne permet pas d’imposer une Woldouby à un adversaire qui n’en voudrait pas, à supposer qu’elle soit même avantageuse. Or Georgiev recherche le gain.

Il va jouer de manière trompeuse en proposant une concession relative à son adversaire

33. …. 11-16

Ce choix est destiné à créer des situations complexes, sources d’erreurs possibles et consommant bcp de temps. C’est aussi simple que ça !

Regardez la partie en vous posant une question à chaque mouvement à partir du 33e temps : qu’aurais—joué ? C’est très instructif.







5°) Guetmanski / Georgiev (0/2), R. 9

D’abord une bonne chose : les deux adversaires ont joué le jeu dans un championnat de Russie qui a connu une huitaine de remises de complaisance à ce jour.


Sur le plan du jeu en revanche, je dois dire que j’ai du mal à comprendre ce que recherchait Guetmanski. Dans une position ultra-documentée, il commet deux ou trois approximations avant de se lancer dans un véritable suicide.

Presque d’entrée de jeu
Trait aux blancs


Il choisit un attentiste

21. 49-43.

Cela pourrait passer pour une question de goût si ce n’est que qu’il joue ensuite un incompréhensible 23. 35-30 alors qu’il n’a aucune pièce en 50 ni en 49 (pour envisager l’échange 40-35 à terme).

Trait aux blancs


23. 35-30 ?

Dans ce type de position, il n’y pas tellement le choix sur trois ou quatre temps : il faut jouer Kerkhov (Hoogland comme disent les NL) en commençant par pionner 27-22 puis fermer par 47-42 (on peut aussi intervertir ) le tout dans l’idée à terme de se développer par 24-30 et de poursuivre des parties .


Ce choix limite la capacité à effectuer les attaques successives du pion 29 , sauf à s’ exposer à terme à une dévastatrices sortie des noirs sur la case 20, annonçant mille menaces sur des pièces immobilisées 34,40,44 et 45, sans compter les menaces de combis simples.

Du coup, faute d’avoir anticipé, ou d’être resté un peu discipliné, Guetmanski doit se lancer dans un vaste bricolage.

Il est un décevant de voir qq’un du niveau de Guetmanski se louper dans des situations standard.

A moins que…. Non, je ne vois décidément pas. Pas grand-chose à voir sauf pour faire un recensement de tout ce qu’il ne faut pas faire dans ce type de partie.




Je pense que Guetmanski doit avoir un problème en voyant Georgiev en face de lui.



6°) Shaybakov / Schwarzman (0/2), R. 9, magnifique partie d’encerclement

Shaybakov est en train de perdre son pari de ne jouer que des parties engagée contre Schwarzman dans l’espoir de le battre dans un avenir proche, après quelques parties. Voici la septième ou huitième partie entre les deux. Et c’est toujours aussi rude pour Shaybakov qui subit cette fois-ci une magique partie d’encerclement.

Dès le 33e temps, il n’y a plus rien.

Trait aux blancs


Et la suite est une simple exécution. Déroulez cette partie. Elle est magnifique. Je parie que vous aurez tout le mal du monde à localiser les moments décisifs.

Par Jacques PERMAL – le 03/05/08 à 23h48

http://www.fmsr.ru/2008/crm/crm08blitz.doc

Podium du blitz 2008 :

1. A. GEORGIEV
2. A. KALMAKOV
3. V. MILCHINE