Avignon 2008, R5, panorama

Par faustek – le 06/12/08 à 16h30Technique

Salut tous,

Deux parties dominent cette ronde. Elles sont à l'actif des deux animateurs les plus remarquables de cette édition, Anthon Hanssens et Mickaël Callegari.

Ces parties se ressemblent en ceci qu'elles sont des victoires récompensant, dans l'ensemble, une domination stratégique du joueurs réputé le moins fort.

Je signale une troisième partie en raison d'une très belle finesse de G. Estebe

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A. Hanssens/ D. Rouget

Les blancs jouent de manière patiente mais méthodique pour l'ouverture.

Dès le 20e temps, ils ont nettement pris l'ascendant avec une domination centrale qui conduit les noirs à bricoler pour pouvoir respirer.

Au 28e temps, on sait de quel côté se trouve la confinace en soit




Trait aux blancs


28. 33-28

A partir du 37e temps, on comprend que les noirs devront se contenter de rechercher la nulle mais qu'il auront fort à faire !




Trait aux noirs


37. ........12-17
38. 23X12 17X8

Cette reculade est simplement un répit puisque la position se reconstitue à l'identique immédiatement avec des base défensives qui se dégradent rapidement pour les noirs à cause de la mise hors jeu de leus pièces 25, 26 et 36. Or les noirs continuent à pionner vers l'arrière et à revenir au lieu d'essayer de constituer un contre jeu qui atténuerait la domination des blancs.

Du coup, la partie ressemble à une lente mise à mort et après le 46e temps, on se pose une seule question : comment les noirs peuvent-ils obtenir une remise, hors bourde ?




Trait aux blancs


C'est une partie d'école ! Et les choses vont continuer en ce sens.

Au 52e temps, les blancs confirment leur lucidité :




Trait aux blancs


52. 48-42 !

Que peuvent faire les noirs ? Ils vont essayer un va-tout !

52. ..... 4-10
53. 24-20 8-13
54. 19X8 18-23
55. 29X18 22X2



Disons que les noirs se secouent comme ils peuvent et je me demande s'il n'y a pas de possibilité analytique de remise ici; pas sûr.


Trait aux blancs


56. 33-29 10-15 ??

Les noirs gaspillent les très maigres chances de remise pratique qui restaient. Avec l'alignement des deux pions 9 et 10, ils auraient peut être imposé aux blancs de sortir la pièce 37 à cause de la permanance du collage. Pour cela il fallait temporiser en remontant la pièce 2 par 7 et 11, la suite dépendant des réactions blanches.

A la rigueur, il aurait été préférable de jouer 10-14 puis de remonter la pièces 2 vers 16 pour préparer un crochet...

L'exécution va être implacable. Je vous laisse dérouler la suite sur la site de Dammeur même en tapant simplement sur google DAMMEUR AVIGNON 2008.

Bravo.

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M. Callegari / Ch. Fiol


Cette partie est ultra-engagée et moins subie que la précédente. On y retrouve néanmoins une réelle domination stratégique en raison des options respectivement choisies. Il s'agit aussi d'une partie bcp plus confrontationnelle.

Elle est très intéressante et a été l'objet d'une discussion technique colletive à Avignon, Macaux et Crevat signalant que certains choix stratégiques auraient pu être améliorées. On y reviendra plus loin.

Des décision radicales sont pris très tôt dans la partie.

Voici le dernier stade de la récitation


Trait aux blancs


Pour les noirs, à ce stade, les coups les plus fréquement joués sont l'occupation de la cas 10 ou l'attaque 14-19, répétée ou non, suivie ou non (selon les cas) du pionnage 13-18 ou de l'échange 18-23 (après attaque répété).

Les noirs de Christian Fiol choisissent d'occuper la case 10 en jouant 5-10. A ce stade du jeu, je pense que le choix 4-10 était nettement meilleur. 5-10 invite les blancs à jouer (comme dans la partie)à jouer 28-23. Or l'évolution risque alors de rendre le maintien ou l'accès au centre durablement difficile pour les noirs. Bien sûr, si cela est fait de manière délibérée pour une partie de flanc , c'est parfait. Sinon, c'est un coup faible.

On arrive après une série d'échanges plus ou moins obligatoires à la position qui a été très discutée à Avignon


Trait aux blancs



Que peuvent jouer logiquement les blancs, que ne doivent-ils pas jouer?

Dans cette position, on l'a déjà dit, les noirs sont durablement exclu du centre. Une stratégie de flanc et/ou d'encerclement pourrait néanmoins trouver son compte (en envisageant le pionnage 17-21). Mais, même dans ce cas elle ne serait pas ambitieuse à cause des destruction trop importantes qu'impose la grande maîtrise du centre. Les blancs conserveront donc une supériorité certaine pendant quelques temps.

Que joue les blancs ?


18. 38-32 ?

Macaux et Crevat signalèrent qu'il aurait mieux valu jouer 37-32 et la position fut soumise sur le forum par Mickaël. Il apparaît que la suggestion est valable, non en terme de résultat final; à ce stade, les avantages n'ont rien de décisif. Ils servent surtout à orienter le jeu à sa guise.

La fablesse objective du coup choisi par les blancs vient de ce que brusquement, les noirs ne sont plus obligés de chercher les bons coups pour une partie stratégiquement égale. Il suffirait qu'ils réagissent par 18-22 pour faire perdre complètement aux blancs l'avantage de la souplesse et d el'initiative qu'ils avaient. En d'autres termes, les noirs ne seront plus sous pression s'ils jouent par 18-22 alors qu'il auraient dû transpirer pour trouver les bons coups (risque d'erreur plus élevé, perte de temps). Assez Etrangement, Christian Fiol ne va profiter de cette possibilité facile de rééquilibrer le jeu. La réalité est que Mickaël qui connaît Christian savait que Christian chercherait dans tous les cas uniquement des coups rendant la partie complexe.


18. ....... 1-6?

Ce coup est un peu incompréhensible. Ce n'est pas un coup d'attente. Ce n'est pas un coup de construction. En analyse au Damier Niçois, on a compris que Christian l'a choisi uniquement pour laisser en place une structure complexe, quitte à ce qu'elle lui soit défavorable !

Il faut dire un mot de l'évaluation à ce stade sur les remarques d'Henri Macaux et de Luc Crevat. Leurs observations sont valables. Mais vou sne pourrez pas en trouver confirmation ou réfutation en consultant un logiciel. C'est que, en général, le logiciel vous fera une évaluation analytique pure. Il ne tiendra pas compte du chemin qui comporte le plus de risque d'erreur pour l'adversaire; il ne choisira pas la variante qui perdra du temps à l'adersaire ou le fera transpirer. Or, il s'agit là d'une donnée essentielle de compétition. Schwarzman l'a souvent montré lors des analyses de ses parties, au damier niçois ; entre deux voies analytiquement valables, voire équivalente, l'efficacité de compétition favorise la voie la plus trompeuse et la plus difficile pour l'adversaire.

Mickael av se rattrapper en jouant un coup qui obligera Chrsitian à des choix difficiles

19. 43-38 !

Désormais voici la position.



Trait aux blancs



19. 17-22 ?!



Ce choix de Christian Fion Fiol a fait couler bcp de salive à l'analyse au Damier Niçois. Moi, je préconisais à la place le pionnage 17-21 Aafin de ne pas être exposé à un contre-temps compte tenu de l'absence de souplesse des noirs. Christian m'a dit que c'est en raison de mes habitudes de jeu que je le disais; lui, il voulait recentrer le jeu. On va voir que nous avions tous les deux raisons et tort en même temps !

20. 32-28 22-27
21. 37-32



Trait aux noirs


Et on en arrive à la configuration que je redoutais deux temps plus tôt. Chritian voulait du compliqué, il est servi, mais pas comme il voulait !

Avec les noirs, il redoute de sortir le pion 2; il croît (comme moi) qu'il est interdit de sortir le 6. Du coup, sous la pression, il se met à jouer de très mauvais coups.


21. 16-21 ?

A l'analyse au Damier Niçois, c'est le jeune Hugo David qui a trouvé le bon coup et, en mettant les doigts sur le damier (du coup il se les fait taper), il a signalé qu'il aurait fallu aux noirs jouer 21. 6-11, en ajoutant que les blancs ne pouvaient pas valablement répliquer par 28-22 selon ce qu'il avait vu dans le livre de Ph. jeanneret EXERCICE DE STYLE !

Exaspérant, car ce n'était même pas difficile à voir.

Disons qu'après cet échange, Christian Fiol avait encore de larges possibilités de défense. Ayant pris un coup de bambou sur la nuque, il les loupera sous la pression maintenue par Mickael.

C'est de cette pression qu'il ne faut pas relächer sans raison que Macaux et Crevat voulait parler quand ils lui soulignèrent la faiblesse du choix 18. 38- 32 au lieu de 47-32.

Heureusement qu'ensuite Mickael a remis lapression pour ne plus la relâcher. C'est à l'adversaire de désserer l'étaux. Et s'il n'y arrive pas...

Bravo.



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G. Estébé / T. Le Quang

C'est une partie amusante par certains aspects.


Le Quang se laisse enfermer sans raison; puis il néglige de se dégager plusieurs fois, pendant qu'il était encore temps. Du coup, il perd un pion avec néanmoins une très bonne compensation positionnelle. Il gâche largement cette compensation en négligeant de mettre l'accent sur le passage en dame.



Trait aux noirs


51. .... 17-21 ?

Pendant trois temps encore, les noirs vont négliger le passage

Mais le feu d'artifice survient dans une situation assez surprenante que l'on peut qualifier de forcing.




Trait aux blancs


56. 21-17 12X21
57 26X17 !


Comment réagissez-vous avec les noirs ? En tout cas, dans la partie, c'est booooum ! C'était perdu à ce stade de toute façon.

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