La Keller avec les Blancs
Par Franck LAURENT
– le 20/06/09
à 19h20
– Technique
Georgiev, contrairement a ce qui a été dit, n'a pas joué la Keller avec les Blancs uniquement pour défendre, annuler, mais bel et bien pour gagner !! Et ce dès le début.
D'ailleurs, à mon petit niveau, quand je joue la Keller avec les Blancs, c'est uniquement pour gagner, jamais pour annuler. Idem quand je la joue avec les Noirs ... Ce type de partie est passionnant avec les deux couleurs.
Bien sûr, il a été dominé dans la 6è, mais il avait déjà une idée derrière la tête. Tout celà est sûrement le fruit de longues études.
La 12è partie lente a été à son avantage ( Y avait-il un gain ?)
Puis il a gagné la 2è en semi-rapide. C'est amplement mérité.
Les notions d'attaque et de défense sont à mon avis à revoir. Un joueur attaque quand il joue pour la gagne, quelque soit le système. on peut très bien "attaquer" en classique. Dans les Keller de ce WK, les deux joueurs ont attaqué, pris des risques, et offert un grand spectacle.
Bravo à eux deux.
Réponses
(2)
Par bikindouadelin
– le 20/06/09
à 21h09
Bonjour Franck; vous semblez faire aucun cas des observations de Ton Sijbrands sur les parties à cadence lente entre Georgiev et Schwarzman. Sijbrands a signalé au moins trois possibilités de gain pour Schwarzman, dont deux en position Keller.
Si vous analysez toutes les parties Keller répertoriées, vous constaterez qu'elles ont plutôt été remportées ou dominées par le conducteur des Noirs.
Dans le match de référence de 1990 entre Sijbrands et Tchizov, les deux plus grands damistes en vie, il y eut deux parties Keller, certes ayant donné lieu à une remise, mais largement dominées par Sijbrands, le conducteur des Noirs. C'est là une bonne indication.
De nos jours, La position Keller n'a plus la faveur des meilleurs damistes.
Il y a une raison à cela : les grands GMI ont compris, lorsqu'ils jouent avec les Blancs, qu'ils n'ont aucune chance d'inquiéter leurs adversaires. C'est plutôt lorsqu'ils jouent contre des damistes théoriquement moins forts qu'ils font parfois une offre de Keller. Mais entre eux, ils ne la font pratiquement plus.
Georgiev a cru pouvoir, à la faveur de son match avec Schwarzman, imprimer une évolution à la position Keller. On peut dire qu'il a échoué dans son ambition car, comme tout le monde l'a vu, il a été obligé de rester sur la défensive en multipliant des pionnages, suivies de prises en arrière.
Georgiev a eu beaucoup de chance car il a rencontré un Schwarzman souvent peu inspiré au moment crucial (je vous invite à examiner, par exemple, les choix de Schwarzman dans la 11ème partie à partir du 25 temps).
Le conducteur des Blancs en position Keller ne peut réellement espérer prendre un avantage positionnel que dans certaines variantes du développement Westerloo.
Cela dit Georgiev est un damiste très fort. Mais contrairement à ce qui est parfois écrit, il n'a pas pris sciemment une position inférieure : c'est Schwarzman, en baroudeur, qui, en avançant vers lui, l'a contraint à se replier sur sa bande droite, étant alors donné l'impossibilité technique pour Georgiev de venir contrer Schwarzman au centre.
J'espère qu'Arnaud et Oscar reprendront l'étude des parties du présent match, où Georgiev a fait une offre de Keller. Dans la position de Schwarzman, ils pourraient bien, au Brésil, infliger une belle défaite à Georgiev, lequel aujourd'hui m'impressionne moins qu'hier.
Par faustek
– le 21/06/09
à 14h55
Franck,
Goergiev a joué les Keller pour contrarier la créativité de Schwarzman.
Face à qq'un qui joue tous les styles, mais qui est carrément imprévisible en ce qui concerne les encerclements et les système de pions avancés, la Keller garde le degré de complexité sous soncrôle, tout en réservant des contre.
Quand à dire que le gain dans la 2e partie rapide est mérité, c'est certainement une blague. Un Scharzman énervé par le côté fuyant de Georgiev commet trois ou quatre fautes d'un niveau indigne de l'entraînement dans les 4 ou 5 meilleurs clubs farnçais. Le genre de choses que l'on ne doit pas voir à ce niveau.
Il est un peu dommage que Georgiev n'accepte pas une bagarre plus frontale. Il met en place des dispositif de contre; mais cela sert surtout à se réserver de sacrées portes de sorties.
Il reste que le génie défensif de Georgiev est impressionnant. Mais être dominé à la sortie du milieu de partie dans pratiquement 33% des parties n'est pas un choix. Si Schwarzman avait le niveau de finition de Tchizov, cela aurait été un massacre pur et simple.
Mais on répliquera à juste titre que Tchizov n'a pas la créativité de Schwarzman dans le milieu de partie.
Une chose est sûr; la technicité des partie lentes est impressionnate puisque chacun des adversaire effectuent des prévision avec une profondeur entre 7 et 10 temps.
En revanche, je trouve le niveau des parties rapides décevant en généralmême si j'ai été relativement épaté par l'encerclement mis en place par Schwarzman lors de la 22e partie. Je dis relativement en ce sens que Georgiev n'a pas réagi aux annonces d'encerclement, alors qu'il connaît son adversaire...