Commentaire cursif des deux premières rondes
J'ai pu dérouler les parties des deux premières rondes ; merci au staff qui se dévoue : Oscar Lognon, Dammeur et Magic Jack !
REMARQUES GENERALES
je vous avais dit que j'aurai spécialement les yeux sur les deux mondialistes ainsi que sur les deux joueurs représentant (en quelque sorte) le thème de l'accession, Praud et Arendo. On ne jette néanmoins pas les autres !
J'en profite pour dire, trop tardivement, qu'il aurait peut-être fallu que la FD donne une place d'office à Forbin pour ce CDF et qu'elle assure ses frais, dans le cadre de sa préparation pour le mondial.
L'impression générale est excellente. Sur toutes les parties regardées, deux seulement ne sont pas du niveau de Nationale, celle jouée de manière brouillonne par Marc Arendo contre Jean Loup Praud et le refus (27e temps)de se dégager du marchad de bois de Serge Minaux face à Cédric Dusart, suivi par des manouvres suicidaires. Toutes les autres furent jouées selon les préceptes du haut niveau, même si on peut regretter des erreur d'orientation aggravées par des choix choix faibles dans la partie Cordier/ Martin, ce dernier favorisant l'invasion de son camp (même chose pour Dussart/ Delmotte) et la bourde finale de Beyaert.
Les parties jouées par les deux mondialistes sont exactement dans le ton : soignées, ultra-réalistes et opportunistes. Il est bien de voir que lorsqu'aucun gain ne semble plus possible, Cordier (face à Delmotte) et Lognon (face à Clément) savent rapidement tirer les conséquences qui s'imposent. Cette discipline devra être observée au mondial où bcp se joue sur la marge.
Je prends connaisance des commentaires d'Adelin. Je partage amplement les points de vue sauf pour la partie Arendo/ Praud. Il me semble que les blancs font tout pour inviter à la combi, ultra téléphonée. Mais il y a plus gênant : même sans la combi, je ne vois pas comment les blancs se seraient tirés de ce pétrin à la longue; certes, ils envisageaint dans l'immédiat de pionner par 30-24. A mon avis, la position, sauf accident, était sans issue.
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TROIS PARTIES PHARES
Trois partie sortent du lot de mon point de vue: elles réunissent les qualités de niveau de confrontation (engagement), de technicité et, même si cela est bien subjectif, d'intérêt. Dans le désordre, , je cite :
Clément / Minaux (même idée que Cordier Martin, mais avec moins de déchets)
Praud/ Vanhoute
Delmotte / Cordier
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1°) Clément/ Linaux - C'est une formidable lutte menée par les deux adversaires sur le thème OCCUPATION DU CENTRE. Les noirs finissent clairement par emporter cette lutte. On peut regretter que les blancs ne créent pas de contre-jeu véritable à partir du 28e temps. Ils auraient pu, par exemple, maintenir la présence de leur pion en 24. Ce thème qui se joue aussi avec une Rozenburg ou une partie Bonnard est régulièrement étudié pour sa orce stratégique. D'ailleurs, à la fin de la partie, les blancs y auront recours, un peu tard.
Certes, il semble néanmoins qu'avec un pion 27 inexpugnable, la victoire était très probablement promise aux noirs.

Trait aux blancs
Difficile !
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2°) Praud/ Vanhoutte
Voici une partie qu'il faut dérouler pour apprécier, une fois de plus, la difficulté à mettre en pratique la notion simple de contrôle des ailes dans la partie classique et comment le défaut d'anticipation d'une menace de coup royal peut faire dérailler une partie au point de lui enlever toute cohérence.
Jusqu'au 25e temps, les noirs ont l'avantage.

Trait aux noirs
25. 24-29 ?
C'est trop tôt ! L'échange permet aux blancs de se débarrasser d'une pression forte en échangeant à leur tour ; il aurait mieux valu temporiser (certes, la menace 27-21 pourrit la vie des noirs). Il y a comme une gigantesque interversion de coups dans cette partie.
Ensuite, les problèmes des noirs commencent par des choix extrêmement passifs à compter du 31e temps (2-8 et la suite), à un moment où ils devraient conduire le pion 9 vers la case 20 afin de donner cohérence et puissance à leur contre massif, tout en surveillant les menaces 27-21 ou 27-22. Ils n'avaient pas, dans cette position à se soucier d'un mouvement blanc du type 34-30-25 (échange complexe avec avantage positionnel noir).
Les noirs ont plutôt cherché à exploiter, par temporisation, la faiblesse (à leurs yeux du moins) que représentait le pion isolé 36.
C'est là que les blancs vont de manière très vicieuse créer une menace de coup royale qui va faire dérailler toute la stratégie des noirs !
Voyons le 40e temps !
DIAG

Trait aux blancs
40.43-39 !
On peut hésiter à considérer ce mouvement comme un coup fort puisqu'il est obligatoire. Mais, en dépit de son caractère obligatoire, ses conséquences vont surprendre les blancs en raison de la structure de coup royal. Les noirs ont le choix entre une mauvaise Ghestem et 15-20. Ils choissent la Ghestem.
Mais après échange,

Trait aux noirs
les problèmes persistent, les noirs ne peuvent tjrs pas jouer 21-26, sauf à perdre un pion, re-mauvaise Ghestem et les blancs en profitent pour jouer un cruel 36-31, avec toujours la structure de coup royal !

Trait aux blancs
43. 36-31 ! 12-18
44. 31-26 23-29?
Il y avait sans doute un sauvetage au 44e temps, il aurait fallu jouer 17-22; la position inférieure assurait une bonne défense néanmoins...
Un beau gain.
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Delmotte / Cordier,
Très belle partie de Delmotte qui met une parenthèse bienvenue à la série de défaites subies contre Cordier. Delmotte opère des choix remarquables en milieu de partie, s'appuyant de manière déterminée sur une partie de pion taquin dont il est (avec Tommy Mbongo) le meilleur spécialiste en France, refusant la moindre concession spatiale, obligeant Cordier à rompre le premier. A la fin de la partie, on sent néanmoins que la nervosité gagne Delmotte qui choisit systématiquement les coups les plus prudents... Remise égale dans une partie techniquement du meilleur niveau possible.