Georges Post, un merveilleux conteur
J’ai revisité dernièrement les premiers numéros de la revue belge « Blancs et noirs », parue entre 1960 et 1972. J’avais oublié que Georges Post, ancien président de la FFJD, maître national, maître problémiste, parmi ses principaux titres, avait tenu une chronique régulière dans ce mensuel.
Cette chronique est parue en mai 1962 dans le numéro 21
(Blancs et Noirs)
LE PETIT CHAPERON BLANC
Au cours d’une fête enfantine, deux champions jouaient avec un « damier vivant »: un vaste quadrillage avait été dessiné sur le sol , et vingt petits garçons costumés de noir, se trouvaient opposés à vingt petites filles, tout de blanc vêtues.
La partie était à moitié jouée (voir le diagramme ci-dessous) lorsqu’une petite fille en chaperon blanc se mit à fondre en larmes.
- Pourquoi pleures-tu ? lui demanda le champion qui dirigeait les blancs.
- Tout le monde s’amuse, sauf moi. J’ai pas encore bougé de place...
Tout près d’elle, les garçons prenaient des airs de jeunes loups ; ils se croyaient sûrs de Ia victoire, parce qu’ils étalent neuf contre huit.
- Console-toi, lui dit le champion. A partir de maintenant, tu vas être le seul pion blanc qui jouera. Tu deviendras même une dame : c’est ta destinée. Et tu gagneras Ia partie toute seule.
Comme un magicien, le champion fit circuler le petit chaperon blanc à travers les cases. Toutes ses compagnes furent sacrifiées une à une, mais elle les vengea en capturant tous les garçons. Elle fit ainsi le tour du damier sans jarnais s’arrêter. Enfin, quand elle put reprendre son souffle, elle fut bien étonnée de se retrouver à son point de départ.
Pour une fois, chers lecteurs, nous dirons donc : UN SEUL pion blanc joue et gagne. QueI est ce pion, et quel est son itinéraire ?
G. POST

Trait aux blancs
Solution plus bas :
47-42 (36x47) 42-37 (47x49) 37-32 (49x20) 32x3 (25x34) 3x9 (15-20) 9x25 (26-31) 25-20 (31-37) 20-47 (case de départ)
Par Philippe Jeanneret
– le 21/11/21
à 17h13
Très sympa en effet. C'est avec Georges Post que je ne me suis mis/remis au jeu de dames en 1988. J'étais étudiant et il donnait une simultanée à Lyon. Voyage Grenoble-lyon en train et une défaite plus tard, je fus ensuite accueilli par le club de Villeurbanne. Son président d'alors Pierre Tuloup qui m'avait hébergé ou était-ce Noël....je ne sais plus. Melinon, Verse, Dubois, Rabatel, Dugas, Meneroud, Châtelet,Tuloup, Pecout, Buvat...sont les joueurs que j'eus plaisir de rencontrer. Un beau et grand club.... souvenirs....
Le jeu de dames ne m'a plus jamais quitté même si avec l'escalade, je lui fus infidèle quelquefois.
Par Arnaud CORDIER
– le 04/12/21
à 18h56
Je n’ai rencontré Georges POST qu’une seule fois, lorsque j’ai commencé à jouer, lors d’un tournoi de Villeurbanne ou de Bourgoin-Jallieu.
Et à cette époque il avait raconté une de ses histoires.
Ça m’a visiblement marqué car je m’en souviens encore 30 ans après…
«
Un maître faisait des démonstrations auprès de jeunes élèves quand un passant l’apostropha.
Il n’était guère impressionné par les talents du maître car cela relevait plus de la connaissance de positions préétablies que de créativité.
Le badaud lança donc un défi au maître. Jouer une partie, mais avec une position initiale totalement inédite.

Trait aux blancs
Le maître étudia la position quelque instants et répondit au passant.
Il acceptait de faire cette concession si de son côté lui acceptait une modification sur le placement initial d’un pion. En positionnant le pion 35 à 46.
Le passant accepta a son tour et le défi fut donc relevé.

Trait aux blancs
La partie ne traîna pas car le maître exécuta alors une combinaison qui fit taire le passant présomptueux.
»