Voici le bon texte. Le précédent était un brouillon !
La combinaison de Pillenière qui a été très approuvée à l’entraînement au Damier Niçois comme étant particulièrement remarquable à tous points de vue sera certainement l’objet de commentaires particuliers. On ne l’évoque pas ici….
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F. Voland / M.S. Hobaya (2/0)
Nous sommes au 31e temps.

Trait aux noirs
31. 29X9 ?
Il fallait prendre en 4. Mais la position n’est pas désespérée
32. 33-28 !

Trait aux noirs
Maintenant il y la menace 28-22.
32. … 14-20 ?
Boooum !
Il aurait fallu jouer 14-19. D’abord c’était une défense contre le dilemme coup de dame ou perte de matériel. 28-22 donne à la sortie un avantage positionnel aux noirs (il y a un contre coup par 16-21).
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G. Kalfon/ P. Jauffrit (0/2)
Les noirs exécutent une manœuvre thématique dans les parties Kerkhof qui montre toute son efficacité face à un adversaire apathique.

Trait aux blancs
Au 17e temps d’abord, les blancs choississent 17. 33-29. A ce coup qui désarticule un peu les noirs, j’ai une préférence qui va vers 22-18, qui laisse une base plus compacte.
Peu de temps après, au 20e temps, trait aux blanc ; les noirs viennent de jouer 19. … 33-29.

Trait aux blancs
Ce mouvement devrait alerter les blancs en ce sens que se dégage une puissante formation de pionnage en faveur des noirs qui vont directement menacer le pion 22.
Il faudrait donc très vite replier par 37-31X41 qui permet le cas échéant de protéger le pion avancé.
20. 39-33 ? 7-12
21. 33X24 20X29
22. 44 39 ?
Les noirs répliquent par 22. 19-23X23 et il peuvent conquérir désormais le pion 22.
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L. Crevat / Ph. Jeanneret (2/0)
Une partie qui s’annonçait à la fois chaude et difficile. Les deux adversaires jouaient pour le titre. Comment un Crevat bien entraîné réagirait à la tendance engagée d’un Jeanneret, excellent technicien doublé d’un formidable auteur (du livre de référence EXERCICES DE STYLE, Bonermann éd., 2003) ? Les paries étaient difficiles.
Cette partie est très trompeuse. En effet, il s’agit d’une partie très ouverte, sans pratiquement le moindre enchaînement tout au long. Et c’est ce qui rend l’appréciation des situations, pourtant très engagées, très difficiles.
J’ai choisi, pour illustrer la partie, une position d’encerclement par empathie, mais aussi parce que c’est bien le moment clef, avec ses difficultés d’appréciation aigües.
Nous sommes au 40e temps. Les blancs ont fait un échange vers l’arrière avant d’occuper la case 35. Ces tactiques de harcellement de Crevat commencent sérieusement à énerver Jeanneret qui se demande ce que veut son adversaire. Lui, Jeanneret, il veut avancer et si possible au centre.

Trait aux noirs
Il joue donc :
40. …. 17-22 ?
C’est cette approximation que son adversaire cherchait à provoquer afin de mettre en place un encerclement dangereux, « strangulato» diraient nos voisins italiens ! Désormais, même s’il ne le perçoit pas encore, Jeanneret est exposé. Il va devoir jouer des coups très précis pour s’en sortir.
41. 26-21 !

Trait aux noirs
Le rêve pour ceux qui aiment les parties d’encerclement, surtout à ce stade où un ou deux échanges sont encore possible.
Mais fondamentalement, les voies de circulation sont fermées et, cérise sur le gâteau, on peut doubler l’encerclement d’un enchaînement central des pions noirs dès que la case 23 sera occupée fatalement par un pion noir. Un rêve, vous dis-je !
Certains pièges restent encore possibles. On imagine que si les blancs n’étaient pas poussés à jouer le coup logique 38-33, il serait tentant de jouer 41. …. 10-14 (pour 28-33). Hélas, les noirs savent qu’en principe, le prochain coup des blancs sera 38-33. Même 19-24 ouvre des suites essentiellement écoeurantes pour les noirs : la réaction blanche sera probablement un coup d’attente par 47-42 ou par 21-16 et les maux de tête continuent pour les noirs…
Du coup, les noirs décident qu’il temps de se donner un peu d’air.
41. 7-11 ?
Hélas ! ce choix n’est pas non plus salvateur comme on va le voir.
42. 21-16 ! 11-17

Trait aux blancs
Hé, oui ! impossible de se donner de l’air par 13-18 à cause de la menace 38-32. 11-17 est donc forcé. Deux ou trois temps plus tard, dans l’espoir de retarder l’inévitable débordement, les noirs perdront un pion.
Très profonde séquence !
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A. Prouteau / A. Kalfon (2/0)
La partie est marquée par des positions étrangement déséquilibrées des blancs qui sont en difficulté au 39e temps, trait aux noirs.

Trait aux noirs
39. .... 02-07
40. 35-30 18-23 ?

Trait aux noirs
A ce stade, sans évoquer les choix possibles dans les coups d’avant, il aurait falllu jouer bien sûr 17-24. Malgré les approximations des blancs dans l’ensemble, 40. 35-30 était un excellent tenté de faute. Beau gain pratique donc
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C. Pillenière / L. Crevat (2/0)
Il s’agit d’une partie technique et milimétrée, avec plusieurs passages pédagogiques. Les deux adversaires qui jouaient clairement le titre font honneur à leur rang dans cette très belle partie au dénouement plain de surprise.
Stratégiquement, la partie est complètement équilibrée jusqu’au 50e temps, le trait étant aux noirs. Jusque là, Crevat a effectué une série de choix dessinant une partie d’encerclement alors que Pillenière veut manifestement forcer le centre.

Trait aux blancs
50 . 44-40
Il s’agit d’un mouvement dont le but est de provoquer une erreur.
Sur un plan purement technique, il y avait mieux. En effet, d’une part, les noirs n’ont aucune raison de réagir par 30-35 ; d’autre part, ils peuvent jouer simplement 20-24 neutralisant la partie, mais cela impose aux noirs d’être précis !
Les blancs avaient en effet à leur disposition mieux ; par exemple, il pouvait bousculer l’ensemble du dispositif central des noirs en commençant par la manœuvre 37-32. Il pouvait aussi (j’aime moins) jouer le traditionnel 34-29 dans le même but.
En réalité, les blancs ont joué dans l’esprit popularisé par Schwarzman et Podolski lors du dernier Mundial : privilégier des choix susceptible de provoquer une erreur, même si ce ne sont pas les meilleurs analytiquement !
50. …. 11-16 ?

Trait aux blancs
L’erreur attendue !
51. 23-19 !! 13X24
52. 40-35 ! 16-21
53. 28-23 24-29
Etc.
Une fois de plus, la différence se fait sur une provocation ! C’est très bien pensé et réalisé.
53. 28-23

Trait aux noirs
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M.-S. HOBAYA /C. Pillenière (2/0)
39. …. 11-17 ?

Trait aux blancs
Boooum !
On peut l’oublier en partie !
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P. Jauffrit / Ph. Jeanneret (0/2)
Au 28e temps, Les noirs jouent et gagnent !

Trait aux noirs
C'est très beau. Mais la façon d'emmener la chose aussi qu'on vous laisse découvrir dans la partie.
A coup sûr, cela mérite de figurer dans le prochain livre de Jeanneret !