Jeu de Dames - Site officiel de la Fédération Française de Jeu de Dames

Si vous souhaitez lire cette chronique, il vaut mieux avoir les applets du site de la LRNP devant les yeux.


I- Certaines parties ont attiré mon attention sur le plan de la pure technique.

En excellence, les parties : Henaut / Bannery,
Mangano/Roelens et Bannery / Floury m’ont même carrément plu.

La première, Henaut / Bannery, est jouée d’une manière très aérienne avec des dérapages contrôlés de la part de Henaut, des positions parfois imprudentes, certes ! Mais ce jeu soutenu par des ressources techniques propres laisse une excellente impression de maturité et de … voltige !

La partie, Mangano/Roelens, contient une erreur des noirs Alors, pourquoi l’évoquer comme partie techniquement valable ? C’est que des thèmes de partie classique traditionnelle évoluent vers des positions classique plus difficiles avec des lignes de pionnage complexe d’abord (menace de dame, prise majoritaire), et sans ligne de pionnage ensuite, avec perspective de blocage. Les difficultés importantes commencent alors que les deux adversaires ont encore chacun leur pion taquin en place. C’est que ce n’est pas simplement le bon coup que l’on choisit, mais la bonne séquence, la bonne suite. Les choses sont donc plus difficiles qu’il n'y paraît et, malgré le résultat, je pense que de part et d’autre ce fut bien joué dans l’ensemble.

Je suis content d’avoir déroulé jusqu’au bout la partie Bannery/Floury. Bannery y déploie un début d’abord exapérant avec des séries d’échanges qui donnent à la partie une allure ultra dépouillée mais avanatageuse et intéressante au 35e temps. Floury commet alors une faute qui devrait permettre le gain. Mais le goût de la beauté du geste l’emporte. Pourquoi pas ?! Mais c’est une remise.




La partie Botte / Verhelst est décevante car, dans une situation dépouillée, en face d’un pion taquin, Verhelst commet une erreur très proche de celle qui a été commentée dans la partie Tercier Beauchène, sur le forum.


II- D’autres parties étaient des affiches


Je me suis d’abord précipité sur la partie Babo/ Machtelinck !


Manifestement, Kevin n’avait pas envie de gagner. Il laisse passer plusieurs occasions de conclure après une partie dominée dans laquelle le plus dur avait été fait. Cela sent la désinvolture.

Kevin, attention aux chevilles !

J’ai aussi regardé Clément/D’Almeida


La partie a été jouée comme s’il y avait eu un pari : engagée jusqu’à plus soif ! Elle est très intéressante stratégiquement. En général, Clément domine. En milieux de partie, malgré 2 ou 3 coups faibles, il continue à dominer. Mais à plusieurs reprises, il laisse passer l’avantageux mouvement 30-24.

C’est dommage.



Bien sûr, pas question de louper Ndjib/Minaux


Début ultra agressif de Ndjib.

Minaux encaisse bien les coups et laisse passer l’orage. On sent que Ndjib s’énerve un peu.

Le 39e temps aboutit à une position de pion taquin des blancs qui préfigure une partie Bonnard selon la réaction que pourraient avoir les noirs. Mais les noirs peuvent simplifier, s’ils le souhaitent.

Et brusquement, Minaux change de registre. Il néglige le pionnage logique et légèrement avantageux 13-19, lui préférant une réponse plus confrontationnelle

39. ….. 12-18 !

Ce choix est de moindre qualité intrinsèque que le pionnage préconnisé. Mais c’est un message rude à destination de Ndjib : « Finalement, je veux bien accepter une partie compliquée et engagée ; maintenant que je vois la solution me garantissant une remise et +, je préfère te chercher » !

A partir de là, Ndjib va commettre une série d’erreurs.

Il commence par réagir par le faible 40. 45-40.

On devine qu’il veut limiter la lourdeur qu’impliquerait le choix 44-40. Mais il me semble que c’était de loin le meilleur. En effet, 45-40 expose à des risque de combi qui limite les mouvement des autres pièces blanches. Pire, toute une masse depièces devient difficilement manoeuvrable. Une Bonnard éventuelle q'imposait ici !

Minaux réagit par un brillant 40. 17-22 ! ce mouvement contraint Ndjib à un jouer 41. 44-39, pour prévenir l’échange 13-19 qui aboutirait à un marchand de bois dangereux. Il y avait peut-être aussi l’option 37-32 (ma préférence).

Désormais clairement soumis à pression par un Minaux qui joue délibérément l’attaque sans bouclier, Ndjib commet une dernière erreur en jouant un 47. 42-37 (au lieu de 42-38).

Cette partie mériterait une analyse approfondie.