Jeu de Dames - Site officiel de la Fédération Française de Jeu de Dames

1°) J'inaugure avec le présent commentaire une série de présentations des parties du CDF Excellence, à raison d'une partie par ronde.

Inutile de rappeler le très haut dégré de subjectivité de ce genre d'exercice.


2°) Concernant la ronde n°1, j'ai retenu la partie Minaux-Voland en laissant de côté d'autres parties pourtant intéressantes.

3°) Ainsi, la partie R. Estébé/Pillenière aurait pu servir de tête d'affiche pour cette ronde. Elle montre des moments de flottement de la part de Pillenière qui hésite dans la ligne de jeu à un moment où il faudrait être tranchant sur le plan startégique: encerclement, simplification, observation ? C'est Estébé qui maîtrise le milieu de partie avec une formation cohérente et solide qui lui permet faire chanceller Pillenière avec une combinaison. Ce dernier s'en sort bien par une remise chanceuse.

4°) La partie Martens/Depaepe aussi est intéressante. Mais elle est gâché par un défaut de TH de Depaepe. Je me demande aussi pourquoi il joue 34: 8-13 alors qu'il me semble que 34: 23-28 lui aurait permis de conserver un avantage stratégique, léger certes, mais toujours bienvenu.


5°) Mais venons-en à la partie Minaux/Voland
C'est une partie entamée avec un clair message d'engagement. Minaux commence la partie en faisant une concession territoriale dans le but de durcir les choses. On aboutit à cette position au 13e temps, trait aux noirs.


14. ..... 18-23 ?

Pourquoi taquiner le pion 28 alors qu'il protège la pièce 24 (par la possibilité du 2X2)? Sans doute c'est que Voland, dans son esprit, joue une sorte de coup d'attente.

Et c'est une erreur, à la suite d'un tenté de faute intelligent.

15. 37-32 ! 26X37
16. 32X41 23X32


Voilà !

Désormais les blancs vont pouvoir attaquer sans relache le pion 24 et, une fois qu'ils l'auront digéré, ils s'occuperont du 32, imposant une énorme pression sur les noirs.

Ce passage est réellement profond. Ce thème qui est fréquent en compétition (en général à un stade plus avancé qd même) surprend simplement parce que l'on y pense pas (pour ceux qui le connaissent ou le soupçonnent) ou parce que l'on ne le connaît pas assez. Parfois, c'est une énorme anticipation qui ensuite surprend le joueur nonchalant. ce fut le cas dans une partie Valnéris -Tety à Cannes, avec la variante plus courante de gambit ou de préparation de gambit par échange 28-22.


Au 21e temps, on arrive à une position fort délicate pour les noirs : il sont menacés par une combi commençant par 36-31X, suivi de 25-20 etc.



Que faire, laisser faire la combi (si on l'a vue) ou céder un pion directement ? Les noirs laisseront faire la combi et perdront un pion dans l'aventure, en reprenant la dame.

Hélas, ayant fait le plus dur, Minaux va complètement se relacher et, d'approximation en approximation, alors que le gain était désormais aisé, il va permettre à un Voland combatif d'obtenir la remise, abaissant la note générale de la partie.