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Excellence 2008, Best of, R 3



La plus belle partie de cette ronde a déjà été évoquée. C'est la partie gâchée par Pillenière contre Minaux, par précipitation; alors qu'il avait trouvé une belle combinaison gagnante... .

Il y eut d'autres belles parties, certaines avec néanmoins d'importants éléments de déception, examinons brièvement ces parties dans l'ordre du site de Dammeur puisque l'on ne parlera plus ici de plus la partie reine de cette ronde.


1°) CREVAT/VOLAND (/2/0)


La partie Crevat/Voland aurait mérité une fin plus "normale". En la déroulant, je me demandais surtout de quelle manière les blancs allaient-il exploiter leur avantage stratégique dans une partie ouverte et dépouilleé dans laquelle, depuis le milieu de la partie, chaque coup comptait. Hélas, les noirs se suicident litéralement.

A vrai-dire, j'aurais surtout voulu voir quelle serait la configuration finale, par rapport à des parties récentes comme Crevat/ Mostovoy (Cannes 2007) ou Crevat/Camara (Coupe de France 2008, certes, Camara a réussi une remise quasiment miraculeuse)...

Il est est réellement dommage que Voland ait perdu si prématurément, ce qui dégrade amplement cette partie.





42. ........ 11-17 ??



2°) DUPLOUY/DEPAEPE (0/2)


Voici encore une partie qui aurait dû être très belle. Au bout du compte, elle est surtout énervante.

Jusqu'au 35e temps, la partie est très rythmée par des recherches de tentions, des changements de perspectives et des repositionnements très intéressants de part et d'autre. On arrive à la position suivante au 36e temps, trait aux blancs.



36. 28-23 18X29 !
37. 33X24 19X30
38. 35X24





En déroulant lentement cette partie, j'ai d'abord été enchanté. Elle ressemblait à une révision sur les thèmes Weiss et assimilés. Dans les sorties de positions Weiss et assimilées, le coup de la partie est gambit qui peut se jouer à plus ou moins long terme. Je me suis donc dit que les blancs mettent la pression, ils ont proposé aux noirs le choix entre

- a) un gros recul avec faiblesse centrale ;
- b) la présence d'un pion 24 fort ;

Ce pion 24 devrait fixer durablement la partie. En cas de menace sur lui, il deviendrait un un gambit pour faire évoluer le pion 37 vers 26. Il s'agit d'une manoeuvre assez connue sous mille et une variantes qui surprennent régulièrement même au plus haut niveau. Je ne peux que vous inviter à visionner une variante récente particulièrement spectaculaire dans une partie Podolski/Valneris au tournoi de Hiltex 2006. La complexité des suites possibles dans cette partie permettra de comprendre les subtilités de ce thème. Mais il faut aussi voir, en sens contraire, la très belle partie victorieuse de Tchegolev contre Guetmanski qui est formidablement thématique. Un lien est proposé par J. Permal sur le site dans la rubrique concernant le tournoi de Varna 2008. Je ne saurais trop vous recommander d'en profiter pour revoir ce thème dans le merveilleux livre de Ph. Jeanneret (EXERCICE DE STYLE, Bornemann éd. 2003); Enfin, pour certains, c'est l'occasion de découvrir le véritable cadeau de noel que représente le livre de Michel Grégoire et Francis Pesente LES ENCHAINEMENTS que l'on peut télécharger sur le site FFJD/JEU ET TECHNIQUE/TELECHARGEMENT.

Pour revenir à la partie Duplouy/ Depaepe, inutile de regarder au-delà du 38e temps. Comme je vous l'ai dit, elle devient énervante.



3°) R. ESTEBE / DUVAL (1/1)

Voici une belle partie classique.

Sa technique, à la fois complexe (malgré le jeu dépouillé) et irréprochable, et ses beaux petits moments contribuent à racheter cette journée bourrée de gaffes (blunders).

Il faut dérouler cette partie lancée sur un 32-28 traditionnelle. Elle n'est pas heurtée, exprimant un tempérament peu porté sur l'esbrouffe. Il n'en reste pas moins que la recherche de la meilleure position est systématique, avec une patience qui, tout compte fait, suppose une bonne assurance des possibilités.

Les deux joueurs maîtrisent réellement leur sujet dans un style de partie qui, et les chroniques de GT nous le montrent, reste bourrée de surprises.

Voici les principales accélérations de cette partie.





39. 39-34 !

Petit moment que les noirs doivent examiner soigneusement. Bien sûr, pas question de prendre la pillule empoisonnée. Mais que faire en termes de suites en prévoyant deux ou trois temps au moins ?

39. .........21-26
40. 34-40 20-25

Les noirs un peu chanceux vont pouvoir attaquer par 20-25, car la dame n'est pas bonne !



Et pour la route, une petite remise tranquille, mais cisellée dans un thème qui devient un classique mais qu'il faut prévoir longtemps avant et dont l'application ici reste un thème valable pour l'étude chez les jeunes, en club.