WMSG / Communiqué

Par Jacques PERMAL – le 13/10/08 à 11h44Informations

NDLR : Le communiqué en langue française est certainement issue d'une traduction automatique. Mais demeure compréhensible.

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Communiqué de presse


Le jeu de Dames en plein essor en Chine


Dix fois champion du monde Alexei Chizhov sur le prodige chinois de 10 ans, Zeng Quinrang:,, Il fait juste partie d’un groupe d’enfants chinois de son âge, qui jouent tous également bien."

Beijing, CHINE – Le puissant jeu de dames des Chinois a été une surprise pour beaucoup de participants des premiers WMSG à Beijing. Mais pas pour tout le monde. Lorsque l'on parle à dix fois champion du monde Alexei Chizhov, il n'est pas étonné du tout.

En seulement une année, les Chinois ont pu apprendre l'art de jouer le jeu de dames à un niveau très acceptable. Bien sûr, ceci est le résultat de la façon sur laquelle le jeu de dames est mis en œuvre en Chine, les Chinois ayant une attitude spécifique concernant le sport. Une grande partie de la connaissance chinoise provient des idées et des expériences de Casper van der Tak, un homme d'affaires néerlandais qui vit en Chine. Il a été le premier à enseigner ce jeu de plateau et a été d'une grande aide à l'organisme du jeu de dames chinois. Leur chemin de découverte les a conduits à Ufa, une ville russe bien connue parmi les joueurs de dames. Le but de leur visite était de savoir comment organiser un tournoi de dames. Là en Russie, ils ont contacté Chizhov et lui ont invité à venir en Chine. Ce que Chizhov a fait.

En plein essor
Le 18 Mai Chizhov, l'un des candidats favorable pour gagner la compétition de dames dans les WMSG, est venu en Chine pour 10 jours. C’était une période de quelques sessions de jeux simultanés et d’analyse de jeu. Mais peut-être encore plus important est qu’au cours de cette période il a formé les formateurs chinois. Peu de temps après des écoles de jeu de dames avec des formateurs professionnels ont été crées. Ainsi, le pays d’accueil des premiers WMSG pourrait éduquer indépendamment les joueurs talentueux. En plus d'être talentueux, les joueurs en Chine – par maintenant quelque 200 personnes - possèdent deux autres qualités importantes ; à savoir de l'expérience dans les sports cérébraux et de l'enthousiasme. Le potentiel chinois est bien reconnu par Chizhov. Le jeu de dames est un sport en plein essor dans ce pays asiatique. Si les Chinois étaient en mesure de former 200 jeunes à jouer le jeu si bien en une seule année, que va se passer dans une plus longue période de temps? Peut-être qu’à ce rythme, la Chine sera à la concurrence sur les plus hauts niveaux en 2015?

Les participants des WMSG
Retournons à la présente, aux WMSG tenus à Beijing. Chizhov est venu à la Chine le 14 Septembre pour terminer une période de formation pour les participants des WMSG. La période de formation a duré au total deux mois. Les jours ont été remplis de deux sessions de formation de chaque trois heures. Lorsqu’on avait ajouté des devoirs de jeu de dames et des jeux en ligne, il devient clair que les capacités dans le jeu de dames n’étaient pas venues du ciel, mais qu’elles étaient le résultat de dur labeur.

Jeunes comme ils sont, les participants chinois du tournoi de jeu de dames des WMSG ont tous joué un autre sport cérébral à niveau élevé, ce qui inclut le Go, le Xiangi et les échecs. L'un de ces jeunes, Ce Zheng, est un joueur professionnel de 3me dan go.

Le plus jeune joueur dans le tournoi de dames masculin est Quinrang Zeng, qui a dix ans. Tous les yeux étaient axées sur lui dans la 3e ronde quand il était en train de réaliser une partie nulle contre le maître lituanien Kudriavcev. Lorsque nous en attirions l’attention de Chizhov, il simplement répondait : » Quinrang Zeng fait juste partie d’un groupe d’enfants chinois de son âge, qui jouent tous également bien."

Réponses (7)

Par Gil Dijon – le 13/10/08 à 12h53

Il a fallu 10 ans aux Soviétiques pour produire un champion du Monde...

Que feront les chinois?

Par jurgen1 – le 13/10/08 à 13h49

Rémunérer quelques entraîneurs issus de l'ex URSS et produire plusieurs talents de niveau mondial en moins de 5 ans...s'ils décident "d'investir" au 100 cases !!

Par cham74 – le 13/10/08 à 17h33

Il a fallut moins de 10 ans aux russes, puisque le 1er championnar d'URSS sur 100 cases a eut lieu sauf erreur de ma part en 1954, et Tchegolev fut championd du monde en 1960.

Par Gil Dijon – le 13/10/08 à 18h04

D'après Agafonov, les Soviétiques ont débuté le JD en 1948, 10 ans avant le 1er titre d'Yser Kouperman.

Peut-être Stéphane F pourra-t-il nous apporter la "vérité".


Cordialement.


GT

Par Stephane FAUCHER – le 13/10/08 à 22h16

Agafonov avait sans doute raison pour la compétition mais je vous communique ci-dessous un article paru en 1937 dans la revue française (Lecocq) sur le développement du JD en URSS pour le 100 cases, qui situe l'action vers 1935. L’article est signé Albert LECOCQ.

Etude historique sur le jeu international par Albert LECOCQ
Le jeu de dames en U.R.S.S.

E
n 1925, un joueur russe, D. Bass, qui habitait Paris depuis plusieurs années et était membre du Damier Parisien, fut frappé de ce que le jeu de Dames, qu’il considérait aussi difficile que les Echecs, était beaucoup moins considéré que celui-ci ; il pensait que la principale raison de cette pauvreté, est que le jeu de Dames se joue dans chaque pays, selon des règles variées et sur des damiers comportant un nombre différent de cases : 64, 100 ou 144 cases, alors que les règles de l’échiquier sont identiques dans tous les pays du monde.
Des damistes notoires avaient déjà fait d’ailleurs cette remarque, bien avant lui. Le damier de 64 cases, ancien jeu pratiqué en France, est l’un des mieux étudiés, no-tamment par les Anglais et les Russes, quoique avec des règles dissemblables. Les anglais ont écrit de nombreux ouvrages très fouillés sur ce jeu, dont ils connaissent admirablement les débuts.
Mais l’on peut reprocher au damier de 64 cases de renfermer beaucoup moins de possibilités, et des plus merveilleuses, que le damier de 100 cases, dit damier à la polonaise, transposé en France, il y a plus de deux siècles. Le reproche contraire peut être fait au damier canadien de 144 cases, comportant 60 pièces et un champ d’action beaucoup trop vaste, ce qui rend notamment les débuts assez fastidieux.
Beaucoup de joueurs estiment que le damier de 100 cases est le mieux équilibré et se trouve dans la juste moyenne. Ce pourrait être le jeu international par excel-lence. D. Bass conçut le projet de faire connaître en Russie le jeu et les règles si souples en vigueur non seulement en France, mais en Hollande, en Belgique et en Suisse et, dans une proportion moindre, en d’autres pays. A cette époque, D. Bass n’avait aucun moyen d’action et l’U.R.S.S. était en pleine période de construction.
Dix ans plus tard, en 1935, à la suite d’un article qu’il lut dans « le journal de Mos-cou », et relatant l’un des premiers grands tournois d’Echecs, organisés par les clubs soviétiques, il écrivit, en février, à ce journal, lui demandant s’il n’envisageait pas d’organiser un Tournoi de Dames avec des joueurs français. On le renvoya au Comité de la Culture Physique, section Echecs et Dames, qui lui fit le service du journal « 64 » ; celui-ci est réservé, on le sait, à ces deux jeux. D. Bass constata alors que le Jeu de Dames (64 cases) avait pris de grandes proportions en Russie.
C’est alors que je rencontrai Bass, et depuis lors, ce fut en collaboration, que nous menâmes nos efforts. Une correspondance fut entamée avec « 64 », puis le Palais du Travail, ainsi qu’avec la Société de Relations Culturelles avec l’Etranger. Au dé-but de 1936, un Tournoi par correspondance faillit être conclu entre Paris et Mos-cou, mais échoua, car les Russes exigeaient que chaque joueur tint simultanément un damier international et un damier russe (64 cases).
Dès fin 1935, quelques joueurs russes se mirent à étudier le jeu international de 100 cases et formèrent même un petit groupe.
Les évènements occidentaux les intéressent, puisque depuis le match Rajchenbach-Vos, le journal « 64 » a constamment publié des informations et des photos, se rap-portant aux évènements damistes de notre région.
En 1936, le voyage de M. J. Besnier, en Russie et sa visite à quelques grands clubs, eurent un gros effet moral. En août 1936, D. Bass quittait Paris, pour aller demeu-rer à Moscou. A peine arrivé, il apprend qu’un tournoi d’entraînement allait commen-cer, auquel il fut invité à participer.
Malgré qu’il fut lui-même d’une certaine force (assez près du pion des maîtres français), il perdit toutes ses parties sauf une nulle contre Torchinsky ; les joueurs étaient les maîtres soviétiques Potapoff, Guiliaroff, Sidline, Lioznoff et la cham-pionne de l’U.R.S.S. : Souchinskaia. Bass fut handicapé du fait qu’il était obligé de noter toutes les parties, en jouant et de se servir de la pendule, ce dont il n’était pas habitué.
Enfin, au cours de 1936, des groupes se sont formés pour étudier le jeu internatio-nal, à Leningrad, Kharkoff et Kiev.
Au début de 1937, un tournoi entre maîtres, projeté à Moscou, n’eût pas lieu, les maîtres qui se déplacent beaucoup n’étant pas libres. Durant ces derniers mois, les petits groupes se sont multipliés et le Palais du Travail reçoit constamment des demandes de documentation, beaucoup de joueurs désirant apprendre la théorie des 100 cases. Un codex contenant les règles de notre jeu vient d’être édité en 15000 exemplaires ; il est mis en vente actuellement et un grand nombre d’exemplaires ont été envoyés aux clubs.
La plupart des maîtres et des joueurs de première force pratiquent maintenant les 100 cases. Dernièrement, au Parc de la Culture, Bass a fait une démonstration de coups Barteling devant une soixantaine de joueurs.
Le tournoi Paris-Moscou, par correspondance, que la Fédération Française a exami-né à nouveau, lors d’une de ses récentes séances, serait ratifié par le Palais du Tra-vail et je pense qu’il pourrait commencer sous peu.
Enfin, dans le programme de 1938, figure un tournoi sur 100 cases pour toute l’U.R.S.S. Des tournois d’entraînement commencent un peu partout. Le Comité de la Culture Physique englobe le jeu de Dames et les Echecs ; ce comité est central pour toutes les Républiques Soviétiques et c’est lui qui décide tous les matches et tour-nois tant intérieurs qu’avec l’étranger.
De nouveaux groupes viennent de se constituer à Bakou, Toula, Svierdlovsk, etc. […] Ajoutons que sur 30 maîtres russes, 27 se sont intéressés aux 100 cases. Un journal consacré au jeu de Dames doit paraître très prochainement. A Kiev, parait le « Chakist », réservé aux Echecs et aux Dames. […]

Plus de considération pour le jeu de dames : « lettre ouverte des joueurs de dames de la ville de Kharkoff et de la Présidente du Comité de Culture Physique et Sports, pour l’Union Soviétique, la camarade Knopova : la Constitution stalinienne assure le droit au loisir de tous les travailleurs de notre grande patrie socialiste.
Parmi les genres de repos culturels, le jeu de Dames tient une place importante et est très en faveur parmi les masses laborieuses de l’U.R.S.S. Dans les mines, kolkhozes, écoles, ainsi que dans l’armée, des centaines de milliers de personnes s’intéressent au jeu de Dames.
Dans les compétitions qui furent organisées en 1936, par les syndicats profession-nels, prirent part 350000 joueurs de Dames. Dans le tournoi des usines géantes, 50000 joueurs participèrent en 1936. 10000 personnes ont joué dans le Tournoi populaire de la ville de Leningrad, en 1937. Aucun pays au monde ne connaît un déve-loppement aussi considérable ». […]

[…] Je pense que cet aperçu substantiel renseignera nos lecteurs sur le développe-ment du jeu international en U.R.S.S. et ouvre la porte à beaucoup d’espoirs. Nous n’ignorons pas combien les races slaves sont douées pour les jeux de combinaison. Cela nous prépare pour un avenir proche, bien d’agréables surprises, et peut être un renouvellement total des conceptions sur notre jeu ! On distingue déjà l’école Hollandaise de l’école Française ; bientôt sera née une école Russe, avec ses originalités et ses particularismes.
Cela ne peut que provoquer une grande émulation dans le développement mondial du jeu de Dames et peut être qu’après les profonds mouvements hollandais et russes, la France, berceau du jeu « à la polonaise », consentira à sortir de sa léthargie, elle aussi, et groupera d’ici peu de temps, au sein de sa fédération, quelques milliers de fervents amateurs.
Albert LECOCQ

Par MINAUX – le 14/10/08 à 13h43

Bonjour Stéphane,

Très intéressant, et en contradiction avec beaucoup d'articles qui disent qu’en URSS le Jeu de Dames à 100 cases s'est développé dans les années 50.
Serge

Par Gil Dijon – le 14/10/08 à 10h55

Bravo et merci Stéphane!!

Des nombres impressionnants............

Et quel visionnaire cet Albert Lecocq!!

A +