Oui, il y de très belles parties, malgré le faible taux de victoires.
La partie que je souhaite présenter n'est pas très belle, mais elle est d'une technicité radicale : Tchisov/Koueugueu.
1°) DES BIJOUX
Auparavant, je vous invite de nouveau à développer une autre partie du jeune brésilien Silva, cette fois-ci contre georgiev. C'est la partie qui m'a fait le plus plaisir, Silva prenant le jeu à son compte sans complexe, en veillant simplement à lui conserver de la souplesse. Cette partie, comme la partie de Silva contre Dolfing, peut servir d'illustration sur les parties classiques ouvertes.
Bien sûr, la manouevre tactique de Ndiaye face à Schwarzman est à couper le souffle. Avait-il tout vu jusqu'à la fin ? C'est magnifique, un très grand moment de jeu mis en musique par le multi-champion d'Afrique !
2°) LE ROI TCHIZOV CONTRE KOUEUGUEU / STRATEGIE CALAMITEUSE
Il faut d'abord le dire, Tchizov est le roi des fins de partie. La démonstration qu'il fait face à Koueugueu doit être étudiée par ceux des joueurs de haut niveau que la notion de temps d'avance laisse souvent dubitatif.
Dans le schéma présenté par Jurgen, comme le dit Serges, les choses paraissent déjà très difficiles, voire définitivement compromises. Mais il n'y pas 5 temps d'avance, il y en a 7 si on intègre les coups forcés sur attaque à venir. La force de Tchizov ici est qu'il a déjà visualisé la fin de partie. La faiblesse de son adversaire ? En général, dans les situation non complexes, ou sans enjeux bien identifiés, Koueugueu ne se bat pas pour conserver des temps. Au dernier mundial, cela aurait pu le faire perdre contre Samb, lui a couté cher contre Podolski et contre Schwarzman.
Or, contre Tchizov, en une partie, il commet au moins trois approximations importantes qui lui font perdre de nombreux temps et une faute indigne de son niveau ensuite, en dehors même du résultat. Cela donne une partie complètement calamiteuse sur le plan stratégique.
Jusqu'au 34 e temps des noirs, la parties est amplement une question de goût. Certes, les blancs ont une légère avance de 3 ou 4 temps, mais cela ne porte pas à conséquence en raison des puissante flèches de pionnages des noirs et de la présence du pion 4.
Voici la position

Trait aux noirs
34... 17-22
Pourquoi déplaxer ce pion (sauf pour suivre immédiatement par 19-23) qui servait de pointe à deux lignes de pionnage ? Pourquoi en plus offrir aux blancs de nombreuses options grâce à ce pion ? De plus, l'occupation de la case 22 créé un embouteillage, les pions noirs se marchant dessus, annonçant des risque d'enchaînement favorables aux blancs.Plus logique aurait été l'occupation de la case 13 (le pionnage 29-22 n'étant pas une hypothèse à redouter) voire le choix agressif de l'enchaînement 19-23 (qui permet de dévolopper librement et avec souplesse les arrières).

Trait aux noirs
41. ....11-16 ?
Le seul effet de ce mouvement est d'exposer les pièces centrales à un enchaînement ou à un blocage favorables aux blancs : c'est un véritable cadeau !

Trait aux noirs
45. ....22-28 ?
Cet échange est carrément incompréhensible. Il va complètement et durablement vider l'aile gauche des noirs : temps d'avance et déséquilibre; c'est suicidaire. Il n'aurait pas fallu accepter de céder du terrain: 12-18 s'imposait, même si les blancs jouaient ensuite 31-26X27.
Après cet échange suicidaire, Tchisov joue évidemment 30-24. La suite aurait été au mieux une remise très miraculeuse, sauf contre un autre que Tchisov.