C'est sûr, Shaibakov est fermement décidé à gagner tôt ou tard contre Georgiev ou contre Schwarzman.
Contre ces deux joueurs, il choisit systématiquement des parties cassantes, négligeant tout dégagement, refusant les compromis habituels dans les situations que, peut-être, on ne maîtrise pas forcément.
C'est peut-être aussi comme cela que l'on devient un grand champion (mais en prenant de sérieuses tannées ay passage).
Dans la partie qui suit, Shaibakov commet néanmoins une faute stratégique en ce sens qu'il se prive déliébérément de souplesse sur ce qu'il crôît être une approximation de Georgiev.
Du coup, 6 temps après, il se fait surprendre par une finesse positionnelle de Georgiev : pour les amateur de partie giga-engagée, pour les amateurs de parties Weiss et pour les amoureux d'enchaînement central, c'est une partie à décortiquer ! Trois en un !
Prenons le moment décisif.
Trait aux noirs
Georgiev vient de jouer le très étrange coup 30. 48-42. Bluff, erreur ou calcul à long terme ?
En principe, on choisit 48-43 qui donne plus de souplesse ou de 44-40 qui débouche sur une légère supériorité des blancs après la série d'échange commençant par 27-21 (les noirs sont contraints de jouer 10-14 pour ne pas subir un forcing). Mais la partie serait trop prévisible et Georgiev a décidé de faire dans l'incompréhénsible qui peut marcher contre un joueur ambitieux (contre qq'un de moins ambitieux, ce choix serait clairement une approximation et les blancs vogueraient vers une remise inférieure).
30. 10-14 ?
Il s'agit d'un choix fautif en termes de stratégie. Shaibakov a répondu comme si Georgiev avait joué 48-43. Or le 48-43 de Georgiev est certes, difficile à comprendre. Mais on voir qu'il change la donne en faisant basculer un pion supplémntaire sur l'aile gauche des blancs, même si ceux-ci se privent de la précieuse capacité de pionnage par 27-21. Je pense qu'il aurait mieux valu temporiser par 3-8 puis, temporiser encore le cas échanté par 1-6 (se réservant leplus tard possible l'échange 20-24 qui inverse le trait si nécessaire).
En réalité, Shaibakov n'a pas joué à la légère. Rappelez-vous qu'il cherche à gagner contre Georgiev, pas à faire remise ou une partie correcte. Et la victoire de Boomstra contre Baliakine a eu un véritable retentissement en Russie. Shaibakov a calculé par rapport à ses capacités et il a prévu une situation que devrait être avantageuse pour lui. On y arrive !
36e temps, trait à Georgiev.
Trait aux blancs
C'est la position que Shaibakov avait prévu quand il a joué 30. 10-14. Il a sans doute aussi envisagé l'échange 27-22X22 pour préparer à son tour l'échange thématique 11-17X17 avec une nette supériorité des noirs et peut-être un gain, à coup sûr un gain de pion.
Il y a un seul problème, Georgiev est un joueur de Weiss. Cela veut dire que s'il a choisit une option si incompréhensible que 30. 48-42 (il peut se tromper), c'est qu'il a bu autre chose.
36. 26-21 !!
Shaibakov vient de comprendre le 30. 48-42. Mais désormais c'est perdu.
On ne peut rien repprocher à Shaibakov dans cette partien sauf d'avoir voulu gagner à tout prix contre Georgiev. La partie est fabuleuse de technique et de profondeur, avec en permanence deux à trois menaces que les deux joueurs ont décidé de ne pas supprimer !
Par faustek
– le 13/04/09
à 15h28
C'est de la maladie d'Alzheimeir !
Je loupe le compte des temps, je vois double et même triple et je me trompe dans les rôles !
Pour une fois que j'étais en train d'être impressionné par une partie de Georgiev (lol)... Non, en réalité, avec les noirs, Georgiev mérite les mêmes éloges, avec 6 ou 7 temps d'avance, il a réussi à effectuer un calcul exact et à rendre la partie irrémédiable.
En réalité, après l'approximation ambitieuse de Shaybakov par 30. 48-42, la partie devient très difficile, voire perdue, même en jouant le 31-36 suggéré par Pascal.
Le mot du président