Championnat du monde 2017 à Tallinn - R1

Par MINAUX – le 08/10/17 à 13h52Technique

Bonjour,

1ére surprise Wouter Wolff gagne contre Martijn van IJzendoorn !

Serge

Martijn joue 41-36 et Wouter fait le coup de dame et gagne ensuite

Trait aux blancs

Réponses (13)

Par Angel – le 08/10/17 à 14h01

Il manque le trèfle ! c'est ce qui porte chance , non ?

Par Philippe – le 08/10/17 à 16h21

Bonjour Serge.

Je pense qu'il s'agit d'une grosse boulette des B mais il me semble que le coup du 25ème temps.39-33 est peut être douteux ou du moins il implique après (17-21) de jouer 31-27.

Note-bien qu'après 25.39-33 (17-21) 26.44-39 est lui aussi interdit.


A mon avis la grave faute vient du terrible manque de temps des B (Il leur reste moins de 4 minutes après 39-33).


De là à penser qu'il fallait battre Wouter pour espérer devenir CdM...


Philippe

Trait aux blancs

Par Stéphane – le 08/10/17 à 18h13

Effectivement il y a une erreur dans le diagramme de Serge, pour ceux qui cherchent encore le coup de dame, le pion 17 est déjà à 21.

Par Stéphane – le 08/10/17 à 18h17

Et pour le coup, c'est Wouter Wolff qui fait une boulette à la 2e ronde contre Schwartzman...

Par Gérard TAILLE – le 08/10/17 à 18h40

Bonjour,

Baliakin - Vatutin
Trait aux blancs


Oops dans cette position Baliakin loupe le coup gagnant ... mais la partie n'est pas finie!

Amitiés
Gérard

Par Pascal – le 08/10/17 à 19h08

Bonsoir Gerard
Je pense à 37-32 et les noirs sont obligés de jouer 16-21 avec désavantage
Amitiés
Pascal

Par Pascal – le 08/10/17 à 19h54

Baliakine / Watoetin 1-1
Belle partie technique mais Baliakine perd sûrement un point ; point qui peut être déterminant dans son classement final.
Ah la cadence Fischer...

Par jp dubois – le 09/10/17 à 14h57

Un surprenant début de championnat. Tout d’abord la combinaison ultra classique dans ce genre de position, laissée par Martijn van IJzendooorn contre Wouter Wolff, ensuite la position de mat dans laquelle se retrouve ce dernier contre Alexander Shvartsman et enfin le gain ultra simple auquel Alexander Baliakin ne pense pas contre Evgeni Vatutin. Pendant ce temps, Alexander Georgiev bataille durement contre ses adversaires, sans que ceux-ci ne lui fassent la moindre concession.

Mais le plus intéressant est ailleurs. On voit se dessiner deux formes de duels, l’une reposant sur la technique et le calcul et l’autre sur la psychologie et la créativité. La partie livrée par Joël Atse contre Martijn van IJzendooorn est de ce point de vue remarquable. Joël fait le pari de n’utiliser que quelques minutes sur son temps de réflexion. Son adversaire a mal géré son propre temps de réflexion et s’est retrouvé en zeitnot au moment le plus important. Et là, Joël a exploité son esprit créatif pour décontenancer son adversaire. La partie d’Alexander Shvartsman est un peu dans le meme esprit. Alors que la partie prend essentiellement un tournant stratégique, l’ancien champion du monde attend le bon moment pour attaquer au centre et tendre un piège assez machiavélique. Son adversaire, Wouter Wolff, aurait dû alors se méfier. Le cadeau positionnel était trop beau. Tous les clignotants auraient dû s’allumer au rouge. Le cadeau était effectivement empoisonné.
Voyons tout cela de plus près. Tout d’abord, la partie de Joël contre Martijn :

http://toernooibase.kndb.nl/applet/oerterpapplet2.0/oerterp.php?taal=&kl=46&Id=6349&r=2&jr=18&wed=1018706&weda=&zetten=&aav=&view=4&gotoPly=

Trait aux noirs

Position au 20e temps.
La partie a pris un caractère classique. Les blancs ont 7 temps d’avance.

Trait aux noirs

Position au 27e temps
On est toujours en classique, avec cette fois-ci 10 temps d’écart. Par contre le pion central 23 peut vite être sous pression après 27-22 ou 28-22.
27… 8-13
28. 37-31
Après 28-22, les noirs ont un bon gambit positionnel par (24-29) 33x24 (9-14) etc.
Après 27-22 (11-17) 22x11 (16x7) 28-22 le même gambit est encore possible.
En jouant 28. 37-31, les blancs maintiennent la pression et menacent d’exploiter leur avance de développement en effectuant le 2x2 33-29.
28… 9-14
La parade qui force les blancs à prendre 3 pions après 33-29.
29. 48-43 24-29
30. 33x24 14-20
31. 43-39 20x40
32. 35x44 15-20

Trait aux blancs

La partie a conservé son caractère classique et la pression sur le pion 23 s’est atténuée. Les noirs semblent avoir les meilleures perspectives. Pourtant l’analyse montre que ce n’est qu’une illusion. Le conducteur des blancs paraît bien avoir mystifié son adversaire.
D’autant plus que, au niveau du temps de réflexion, la situation est loin d’être idyllique, avec seulement un peu plus de 5 minutes au compteur.
33. 39-34 11-17
34. 38-33 4-9
35. 44-40

Trait aux noirs

C’est maintenant qu’il faudrait du temps pour choisir la meilleure variante. Il ne reste aux noirs que 2 minutes.
35… 2-7
Il y a une manœuvre bien connue qui se présente après la suite naturelle (20-25) 40-35 (9-14) 42-37 (14-20) par 33-29 ! (3-9) 29x18 (13x33) 27-22 (17x28) 32x3.
Cette même idée se présente après la suite plus alambiquée (1-6) 40-35 (2-8) 42-37 (6-11) 30-25 (17-21) 25x14 (9x20) 33-29 ! (3-9) 29x18 (13x33) 34-29 (33x24) 31-26 etc.
36. 40-35 7-11
37. 42-37 ! 1-6
38. 27-22 17-21
Il n’y a pas de moyen de bloquer les blancs par (20-24) 31-27 (9-14) 36-31 (3-9) car les blancs combinent par 22-18 et 28-23.
Après (16-21) 33-29 (11-16) 29x18 (20-25) 22x11 (13x33) 34-29 ! (25x23) 11-7, c’est encore aux noirs de trouver la nulle.
39. 22-18 ! 23x12
40. 34-29 9-14 ?
Comme Stéphane l’a déjà fait remarquer sur le forum, (20-25) donnait la nulle.
Une partie vraiment impressionnante de Joël Atsé, face à l’un des plus forts joueurs mondiaux. Je ne crois pas que ses futurs adversaires s’aventureront sur le terrain du classique lors des prochaines rencontres. Il a démontré sa maîtrise du sujet.

A suivre…

Par jp dubois – le 10/10/17 à 09h47

Toujours dans la deuxième ronde :

Dans la partie d’Alexander Shvartsman contre Wouter Wolff, la situation est un peu différente. Après un début très intense, la position au 28e temps est la suivante :

Trait aux blancs

Les noirs ont obtenu un jeu plus facile, organisé autour du centre. Les blancs sont plutôt excentrés sur la droite. Le coup joué par les blancs se conçoit d’un point de vue positionnel.
28. 33-28
Les noirs ont à présent le choix entre (13-19) et (14-19).
28… 13-19 ?
Le diable sort à présent de la boite :
29. 44-40 ! 45x34
30. 39x30
Et les noirs abandonnent car sur :
A – (17-22x22) ou (17-22x21) suit le coup parallèle 25-20, 32-28, 43-39 et 49x7
B – (23-29) 30-24 etc.
Une manière de gagner qui rappelle le jeu machiavélique d’Andreiko.

A suivre…

Par jp dubois – le 12/10/17 à 10h01

Dans cette deuxième ronde, la confrontation entre Alexander Baliakin et Evgeni Vatutin a donné lieu à une très belle partie d’encerclement.
http://toernooibase.kndb.nl/applet/oerterpapplet2.0/oerterp.php?taal=&kl=46&Id=6349&r=2&jr=18&wed=1018707&weda=&zetten=&aav=&view=4&gotoPly=

Trait aux blancs

12. 29-24
Cet échange vise à se donner de l’espace sur l’aile droite et enlever le pion 33 afin de créer une pression sur l’avant-poste 27.
12… 20x29
13. 33x24 18-23
14. 37-32
Afin de mettre en jeu le pion « dormant » 46.
14… 11-16
15. 32x21 16x27
16. 46-41 6-11
17. 41-37

Trait aux noirs

17… 23-28
Il me semble que ce coup fait le jeu des blancs. Un coup comme (9-13) paraît plus embarrassant.
18. 39-33 28x39
19. 43x34 10-14
20. 44-39 11-16
Un coup douteux
21. 39-33 7-11
22. 34-30 ! 14-20
Les noirs ne peuvent pas se dégager par (22-28) à cause de 31x22 (28x39) 37-31 (17x28) 26-21 (16x27) 31x44.
23. 50-44 20x29
24. 33x24 9-14
25. 44-39 14-19
26. 24x13 8x19

Trait aux blancs

La partie d’encerclement proprement dite peut commencer.
27. 38-33
Un coup positionnel important qui permet de dégager un pion de plus sur l’aile droite.
27… 5-10
28. 42-38
Les 6 pions noirs 7-12-16-17-22-27 sont tenus en respect par 5 pions blancs 26-31-36-37-38.
28… 10-14
29. 45-40 19-23
30. 30-25 2-8
31. 40-34 8-13
32. 48-43 13-18
33. 34-29 23x34
34. 39x30 18-23
35. 33-29 23x34
36. 30x39

Trait aux noirs

Les blancs maintiennent une position très élastique sur leur aile droite. Les noirs doivent absolument jouer de manière à interdire l’accès simultané aux cases 23 et 24.
36… 14-19
37. 39-34 3-9
38. 34-30 9-13
39. 30-24 19x30
40. 35x24
Les blancs reprennent possession de l’importante case 24.

Trait aux noirs

Les blancs ont construit une position extrêmement dangereuse.
40… 13-18
Tout à coup, la position est devenue très probablement perdante car les noirs ont les moyens de forcer le jeu en jouant sur l’interdiction de la sortie (4-9) ou (4-10).
Après (4-9) 43-39 (9-14) 39-33 ! je ne sais pas si les noirs peuvent annuler.
41. 43-39 ! 18-23
42. 39-34 ?
Les blancs auraient pu parachever le travail par 37-32 ! comme Gérard et Serge l’ont déjà indiqué.

Par MINAUX – le 12/10/17 à 13h16

Bonjour Jean Pierre,

Je reviens sur cette position:

Trait aux noirs


Je ne vois pas pourquoi le coup logique 20-24 est interdit, tu donnes comme variante:

38. 27-22 17-21
Il n’y a pas de moyen de bloquer les blancs par (20-24) 31-27 (9-14) 36-31 (3-9) car les blancs combinent par 22-18 et 28-23

mais sur (20-24) 31-27 17-21 36-31 les N peuvent continuer par 11-17 22x11 06x17

Trait aux blancs


et les N n'ont rien à craindre.

A+ Serge

Par Gérard TAILLE – le 12/10/17 à 14h37

Oui Serge, après 20-24 37-31 17-21 36-31 tu peux même jouer 3-8! 31-26 11-17 22x11 6x17 27-22 21-27=

Amitiés
Gérard

Par jp dubois – le 16/10/17 à 14h46

Théorie des débuts : du nouveau ?

Lors de ce dernier championnat du monde, Ainur Shaïbakov m’a surpris dans sa manière de traiter le début Roozenburg lors de la 2e ronde contre Arjan van den Berg.
1. 32-28 16-21 2. 31-26 18-22 3. 38-32 11-16
4. 43-38 13-18 5. 49-43 9-13 6. 37-31 21-27
7. 32x21 16x27 8. 41-37 19-23 9. 28x19 14x23
10. 47-41 6-11 11. 33-29

Trait aux noirs

Ce début avait l’objet d’une étude parue au début des années 60 dans le magazine russe Sjaski. L’analyse cherchait à démontrer que le coup 11… (1-6) est fautif en s’appuyant sur la jolie variante combinatoire suivante : 12. 37-32 (11-16) 13. 32x21 (16x27) 14. 41-37 (7-11) 15. 37-32 (11-16) 16. 32x21 (16x27) 17. 46-41 (20-25) 18. 39-33 (6-11) 19. 41-37 (23-28) 20. 35-30 (28x39) 21. 44x33 (13-19) 22. 43-39 (19-23) 23. 33-28 (22x33) 24. 31x13 (8x19) 25. 38x16 avec passage à dame.
Des études ultérieures ont montré qu’il y a de nombreux moyens d’éviter cette suite.

Toujours d’un point de vue combinatoire, il est intéressant de mentionner la partie Gantwarg – Fedorouk du championnat d’URSS 1979. A partir du diagramme : 11… (11-16) 12. 37-32 (20-25) 13. 32x21 (16x27) 14. 39-33 (7-11) 15. 42-37 (4-9) ? 16. 34-30 (25x34) 17. 43-39 (34x32) 18. 37x19 (13x24) 19. 29x20 (15x24) 20. 33-28 (22x33) 21. 31x15

Revenons à la partie Shaibakov – van den Berg :
11… 11-16 12. 37-32 20-25

Le coup considéré encore aujourd’hui comme le plus fort.

Lors du tournoi Brunssum 1989, Stephan Michiels avait tenté de jouer (7-11) contre Alexander Presman sans résultat : 13. 32x21 (16x27) 14. 41-37 (1-7) 15. 37-32 (11-16) 16. 32x21 (16x27) 17. 46-41 (7-11) 18. 41-37 (2-7) 19. 37-32 (11-16) 20. 32x21 (16x27) 21. 39-33 (7-11) 22. 42-37 (23-28) 23. 34-30 (28x39) 24. 44x33 (4-9) 25. 48-42 (20-25) 26. 29-24 (25x34) 27. 40x29 (9-14) 28. 45-40 (14-19) 29. 43-39 (19x30) 30. 35x24 (10-14) 31. 40-35 (5-10) 32. 39-34 (14-19) 33. 34-30 (10-14) 34. 30-25 (19x30) 35. 35x24 (14-19) 36. 24-20 etc.

13. 32x21 16x27

Trait aux blancs

14. 29-24

Ce coup et le suivant sont à ma connaissance des nouveautés.

14… 23-28 15. 34-29 25-30 ? 16. 39-34 !

L’aiguillon qui justifie les 2 coups précédents.

16… 30x39 forcé 17. 44x33 28x39 18. 43x34

L’avant-poste 27 est à présent sous pression. Je vous laisse découvrir la suite de cette partie expéditive :

18… 10-14 19. 41-37 1-6 20. 35-30 6-11
21. 37-32 11-16 22. 32x21 16x27 23. 42-37 7-11
24. 37-32 11-16 25. 32x21 16x27 26. 46-41 2-7
27. 41-37 7-11 28. 30-25 4-10 29. 34-30 14-20
30. 25x14 10x19 31. 40-35 27-32 32. 38x27 19-23
33. 30-25 23x34 34. 25-20 noirs abandonnent.