Bonjour,
Présentement coincé par la pendule (de mon job), je m'en vais vous faire un (très) bref résumé de ce qui se passe dans le Championnat National du Sénégal, édition 2009.
D'abord le système adopté : suisse, en 10 rondes, pour 28 participants venus de quasiment toutes les régions du pays (politique de la tutelle oblige semble t-il. Moi, je pense quand même que, pour des raisons que je n'avancerai pas ici, cela peut beaucoup nuire à la qualité de jeu, mais passons).
Autre curiosité de ce championnat 2009 : la manière de déterminer le futur champion. En gros, à l'issue des 10 rondes suisses, le champion est provisoirement exempté et les deux suivants immédiats (le 2ème et le 3ème) joueront une manche de barrage (genre mort subite) qui déterminera lequel des deux sera le challenger du champion exempté pour une manche finale qui dira, enfin, qui est le Champion du Sénégal 2009. Compliqué comme procédé, je trouve. Enfin !
Pour ce qui est du jeu, nous assistons à pas mal de parties de haute facture, à l'instar des parties Bassirou Bâ - Modou Seck (défaite de Bassirou !!), Ndiaga Samb - Gaoussou Sidibé (victoire de Samb), Habib Kane - Bassirou Bâ (défaite de Habib), etc.
Côté anecdote, mon ami et Maître Habib Kane alias "Moustique" remporte la palme. Lors de sa partie contre Bassirou Bâ, bien que n'ayant nullement un gros problème de temps, et ayant parfaitement vu la finale nulle en 4 coups, Habib a quand même réussi à oublier sa pendule Fischer qui approchait dangereusment le zéro absolu. Sacré "Moustique" !
Pour le classement provisoire, Ndiaga Samb est en tête, suivi de Boubacar Diallo (clin d'œil à Arnaud Cordier), Modou Seck…, avec, assez loin derrière, les autres favoris tels que Bass, Habib, Gaoussou et les jeunes loups Ibrahimma Gaye, Maguette Niang, etc.
A l'heure ou j'écris ces lignes, Boubacar Diallo rencontre Ndiaga Samb dans une partie que je me promets de vous commenter plus tard.
Pour finir, je vous joins un fragment de la partie perdue par Bassirou. Je vous donne la position de mémoire et ne puis donc vous dire à quel temps elle correspond.

Trait aux blancs
Dans cette position, Bassirou Bâ joue le malencontreux 20-15 ?? et après naturellement …9-14 ! s'ensuit 44-40 13-19 après quoi, il juge sa position indéfendable et rend, noblement, les armes.
Mais je crois que je lui ai dégotté, de derrière les fagots, une mignonne petite variante qui lui assurait, sinon la nulle, au moins une bien meilleure défense.
La voici : en lieu de 20-15 ?? jouer simplement 44-40 !! (ben oui, je mets deux points d'interrogation jusqu'à ce qu'on me démontre le contraire, na !) et après l'attaque forcée 28-32 40-34 !! (oui, encore). Et, pour moi, le reste coule de source.
Mais peut-être que Damy va me démontrer le contraire, hein Gérard ?
Maps.
Par bikindouadelin
– le 17/12/09
à 01h57
Merci Maps pour votre si belle présentation du début de l'édition 2009 du championnat du Sénégal. Ce championnat est apparemment très intéressant en raison des défaites de Bass et Moustique.
A mon avis, le système adopté est à l'avantage de Samb - dont on connaît les difficultés à triomper dans des compétitions où le vainqueur est directement désigné à l'issue d'un processus toute-rondes. Je pense, en effet, que, aussi bien en "mort subite" qu'en parties de challenge, il ne pourra être défait, même si j'ai conscience qu'un damiste de la trempe de Moustique est bien capable de le vaincre.
Vous avez raison de dire que l'invitation au championnat des damistes originaires de toutes les régions du Sénégal, est de nature à "nuire à la qualité du jeu".
La qualité d'ensemble du jeu : voilà le problème du Sénégal qui, au contraire du Cameroun, par exemple, a renoncé à une politique du jeu de dames visant à tout axer sur une élite! Certes la politique sénégalaise présente des avantages : en cherchant à développer un damier de masse, elle permet d'assurer une solidité au socle populaire de la pratique du jeu de dames. Mais, dans le même temps, elle aboutit à un nivellement au désavantage de l'élite. On en veut pour preuve le fait que le Sénégal, depuis l'avènement de Samb, n'a pas vu s'élever des damistes importants sur le plan international, Souleymane Kéïta n'ayant pu devenir le grand damiste international qu'on attendait et Modou Seck peinant à percer au plus haut niveau. En parallèle, depuis 2001, pour le Cameroun, Ndjofang et Kouogueu se sont révélés sur le plan international comme deux damistes d'importance, alors que Ndonzi et Mbongo ont commencé à y obtenir des résultats relativement probants.
Les variantes par vous imaginées pour Bass paraissent solides (en espérant que Damy pourra les confirmer jusqu'au bout).
A ma connaissance, depuis sa défaite face à Tchizov lors du championnat du monde de 2003, Bass, pourtant d'ordinaire très précis, n'avait plus raté une remise en fin de partie. Pour Modou Seck, la victoire a sans doute procuré de la joie, tant Bass reste un damiste extrêmement solide.