Avant d' en venir au gambit au gambit en question, ou a la serie de gambits, puisqu' il en mobilise deux au total pour conclure avec un art consomme cette partie, il faudrait d' abord remarquer le debut joue par le Shaibakov. Debut theorique prefere de Tsjizjow, en posture d' attaque. Donc debut moderne. Mais la reponse de Ado a ete moderne aussi...jusqu ' a un certain moment. Jamais dans l'histoire moderne du jeu de dames, je n' ai vu quelqu' un se developper de la sorte : c' est a dire exercer une pression continue sur le pion "24 " jusqu' a affaiblir le flanc adverse et ensuite 37-31 et rompre la structre moderne pour aller dans une structure classique forcement avantageuse aux blancs, car les noirs auront deja vu leur flanc gauche affaibli et le centre quelque peu degarni.
Je sais que dans les Parties de Tsjzijow, dans cette ouverture, pour eviter justement cette serie d' attaques sur le pion "24", apres avoir repondu deux fois, il ferme par 14-20 et te laisse aller a " 15" . C' est peut etre a ce niveau que se trouve la premiere erreur de Shaibakov, d' avoir amorce une partie moderne et donc d' avoir voulu jouer une Roozeburg, mais finalement son adversaire fait semblant de relever le defi, alors qu' en definitive il avait deja son plan de jeu bien concu, c' est a dire le 37-31 et 31-27 x27 qui devient chiant, c' est le cas de le dire. Car l' attaquant se trouve alors dans l' obligation d' accepter une classique avec quelques points faibles.... le formation olympique devient inefficace, justement a cause de 27-22, pas de controle l' aile via 14-20 precisement parce que la colonne 09,14,03 a disparu, donc le trou evoque par Ghestem , c' est a dire la case "18 " doit etre rapidement sature, pour eviter justement le Gambit Dussaut. Apres le developpement 39-34,43-39, et 30-25 c' est difficile, dans la logique du joueur des noirs, de trouver une porte de sortie dans cette classique. Apres 30-25, il n' y a quasiment rien a jouer, si ce n' est d' accepter le gambit et d' aller dans une finale desavantageuse, qui passerait par 12-18 immediatement apres le gambit 27-22 et 34-29 x 39x30, donc 12-18 pour force 28-23 et prendre a 44 et aller damer, en sachant que les blancs disposent d' une deuxieme dame en puissance, le pion "25" etc.
Tu fais bien, Cyrille de relever le pion " 47" qui a ete statique. Mais il faut aussi noter l' absence de pion a " 37 " qui rend la tache plus compliquee, justement parce que la manoeuvre 26-31 devient inoperante.

Trait aux noirs
Lequel de ces deux gambits est le plus beau ? Ils obeissent a la meme logique,utiliser la case faible " 18" ou "33" comme disait Pierre Ghestem. Que cette case, est frappee d' une inanite presque irreversible.
Boucher la case " 18 " via 12-18 ou 13-18 permet le gambit. Ne pas la boucher permet aussi le gambit. C' est avoir soif et faim a la fois.
Que faut-il en tirer comme conclusion ? N' est-ce pas une maniere de dire qu' on peut s' installer dans la theorie, tout en etant original ? Adonis a joue tous les coups theoriques dans ce debut moderne. Il a innove avec cette serie d ' ssauts du pion " 24 ". Je comprends mieux pourquoi Tsjzjiow n' accepte pas qu' on affaiblisse son aile, apres deux attaques il ferme par 14-20 et te laisse la possibilite du deux pour 29-23 et 35-30. Donc c' est probablement la principale erreur de Shaibakov, dans cette Tchegoliev Opening, qui donne lieu tres souvent a des joutes interessantes : voyez le match mondial Tsjizjow-Schwarzman en 1998, et les parties de Tsjizjow dans ce debut avec les autres toppers russes et hollandais : Georgiev, Wiersma, Valneris, Gantwarg, un seul a pu l' encercler avec cette attaque c' est son compatriote Schwarzman...et encore apres 03 tentatives !
Bravo donc a Adonis pour cette superbe partie. La theorie, on peut la reprendre a ses propres frais, apprendre donc la theorie pour la depasser. Cela permet d' etre a la fois moderne et de ne pas etre juste un automate qui recite des coups.

Trait aux noirs

Trait aux noirs